La recrue de la Jeunesse Grégory Molnar a fêté son retour en DN par un carton rouge et 5 matches de suspension. Du coup, pas de retrouvailles avec le F91, un ancien club (2001 et 2009) qu’il ne porte pas dans son cœur.
Quand vous voyez le début de saison de la Jeunesse, vous vous dites quoi ? Que vous avez mis les pieds au bon endroit ?
Grégory Molnar : D’une manière générale, je suis agréablement surpris par la progression du championnat, qui est beaucoup plus physique qu’avant. C’est assez similaire à la D2 belge. Pour ce qui est de la Jeunesse, on ne va pas trop se projeter vers l’avenir, mais disons qu’on récolte doucement les fruits de notre bonne préparation. On a travaillé les bases défensivement et c’est déjà en train de payer.
Et d’un point de vue personnel, c’est un bon ou un mauvais début de saison ? Avec deux passes décisives et un carton rouge lors de votre seule titularisation, on ne sait pas trop quoi penser…
Je suis frustré. J’ai fait le match quasiment parfait à Grevenmacher (0-2), puis il y a un accrochage banal comme il y en a dans tous les championnats du monde. Et là, je vois le carton rouge (NDLR : Molnar a été expulsé pour une faute sur Bechtold à la 88e minute). On a fait appel, on attend le courrier de la FLF. Je veux expliquer que je ne suis pas un joueur méchant et rappeler que je viens d’arriver. Je ne veux pas que la Jeunesse se dise : « On a recruté un bandit du football »! Ma fille a pleuré dans les tribunes, elle demandait ce qui se passait. Non, vraiment, cinq matches de suspension, ce n’est pas possible…
Vos coéquipiers ont enchaîné avec un 6-0 contre Etzella. Craignez-vous qu’un onze se dégage sans vous à cause de votre longue suspension ?
Je ne me tracasse pas pour l’équipe car je sais que je ne suis pas plus indispensable qu’un autre. Je suis simplement frustré de ne pas pouvoir m’amuser avec eux sur le terrain. Quand j’étais dans les tribunes lors du 6-0 contre Etzella, évidemment que je me disais que ce match aurait pu lancer ma saison au niveau de mon compteur…
Rater le déplacement à Dudelange, votre ancien club, ça vous fout les boules ou pas plus que cela ?
Rater un match au sommet m’agace. Mais que ce soit Dudelange en particulier, franchement, ça ne fait rien du tout.
Votre premier passage au F91 date d’il y a quatorze ans et votre entraîneur s’appelait déjà Carlo Weis. Quels souvenirs en gardez-vous ?
J’étais jeune (NDLR : il a eu 18 ans cet été-là), je sortais du centre de formation de Metz et je me suis retrouvé avec des mecs qui avaient de la bouteille. Avec Carlo, disons que le courant ne passait pas trop. Aujourd’hui, notre rapport est bien entendu bien différent. On a chacun eu notre petit parcours. Il apprécie mon côté guerrier, mon caractère. À l’entraînement, je suis un sale con. Je me vexe si je perds ! Le foot, c’est ma vie depuis que j’ai 5 ans, alors je prends tout ça très au sérieux. Bref, Carlo, je l’ai croisé deux fois dans l’un de ses restaurants ces derniers mois, et il a vu que j’étais un autre homme.
Et votre deuxième pige en 2009 ?
J’ai rejoint Marc Grosjean, qui m’avait entraîné à Eupen l’année précédente. Je suis passé de vrai pro à joueur qui devait s’entraîner le soir après une journée de boulot. La transition était compliquée, je n’ai pas eu le même rendement.
Jusqu’où peut aller cette Jeunesse ?
On n’est pas encore à notre meilleur niveau. On va encore monter en puissance. Et puisqu’on a pas encaissé de but, ça veut dire qu’on n’est déjà pas mal.
Recueilli par Matthieu Pécot