Alors que la Ligue souhaite équiper tous les stades pour diffuser l’intégralité des rencontres, la fédération… n’est pas contre l’idée, semble-t-il. Pas comme en 2009.
Le souvenir cuisant de 2009 en a chatouillé plusieurs, des vieux de la vieille qui étaient déjà présents aux affaires il y a une décennie, à la lecture de l’article que nous avons consacré à ce projet de la LFL d’installer une caméra par stade afin de pouvoir garantir un streaming gratuit de toutes les rencontres de BGL Ligue à partir de la saison prochaine.
C’est qu’à l’époque, pour ceux qui auraient tendance à l’oublier, la naissance de l’émission Goal était survenue en réponse à une initiative privée qui avait entraîné une réponse cinglante de la part de la FLF. Tout était parti d’une captation d’un Jeunesse – Grevenmacher initiée par l’actif ancien international Camille Dimmer et saisie par Maurice Molitor, qui travaille alors à la Chambre, dont quelques minutes avaient été diffusées dans la foulée. Le lendemain, la fédération dégaine un recommandé pour expliquer gentiment mais fermement qu’elle est propriétaire de ce championnat et qu’elle n’entend pas abandonner à n’importe qui le droit d’en capter les images.
Et si, donc, la Ligue du football luxembourgeois était lancée dans une opération du même genre, à la hussarde ? Vers quel genre de bras de fer se dirigerait-on alors, sachant que la grogne envers les exigences de RTL connaît un succès qui ne se dément pas au sein des comités des clubs de l’élite, qui trouvent que le diffuseur s’avance un peu trop en terrain conquis dès qu’il met le pied dans leurs enceintes ?
«Il y a pas mal d’intérêts convergents»
La réponse est venue jeudi de la FLF et plus précisément de l’un des juristes qui s’occupent de ses intérêts, le vice-président, Jean-Jacques Schonckert. Ce dernier a désamorcé le débat en une jolie phrase bien troussée qui raconte à quel point la FLF a pu évoluer sur le sujet en une dizaine d’années : «On nous en a déjà parlé en amont, cette information ne nous tombe pas dessus. Dans ce dossier, personne ne prend l’autre par surprise.» Il y en a quand même une de belle, de surprise : alors que la fédération n’a toujours pas officiellement reconnu l’existence de la LFL et qu’elle a même sans doute perdu l’une ou l’autre occasion d’inscrire son existence dans les statuts, Paul Philipp et son conseil d’administration semblent bel et bien partis pour aider à défricher le terrain.
C’est Maître Schonckert qui l’explique : «Dans cette histoire, il y a différents droits qui se chevauchent et qui dit droit dit obligations. En l’occurrence, ce projet ne se heurte à rien en matière de droit. Il y a, oui, le droit DE l’image et le droit À l’image, ainsi que plusieurs produits à promouvoir : le football, la fédération, les clubs et aussi les joueurs, ne les oublions pas. Mais voilà, il faut juste clarifier les choses, déblayer le terrain, éviter les anicroches. Mais même si elle soulève beaucoup de questions, cette idée est belle, emballante même et on sera les derniers à s’y opposer. Je dirais même qu’il y a pas mal d’intérêts convergents.»
À bien écouter, rien, donc qui s’opposerait fondamentalement aux ambitions des promoteurs du projet à se lancer dans une phase test d’ici à la fin de la saison.
On attendra que les clubs (tous les clubs) donnent leur éventuel accord pour savoir si RTL sera intéressée au concept et, à défaut, ce qu’elle en pense.
Julien Mollereau