Massimo Martino a fait le plus dur : survivre au début de la saison du Fola, durant lequel on n’a fait que lui parler de la succession de son prédécesseur au poste de latéral droit, Laurent Jans.
Massimo Martino a avoué s’être fâché devant certains membres de la presse. Ce jour-là, il y avait eu une question de trop sur Laurent Jans. C’était avant Zagreb et la Ligue des champions, il avait mis les choses au point : «Mais enfin, ça n’a rien à voir avec moi !» C’est vrai… et c’est faux.
Depuis qu’il a débarqué pour remplacer son pote de sélection sur le flanc droit, forcément, on ne pouvait pas évacuer la question de la succession comme ça, d’un claquement de doigt. Tout simplement parce que Jans fait partie de ceux qui ont amené le Fola là où il est actuellement. «Oui, c’est vrai, concède Martino. Mais on peut en dire autant de la plupart des joueurs de l’effectif. Si Laurent a placé la barre très haut à son poste, tous les autres l’ont fait.» Un point pour lui.
«C’est si important de laisser un bonne image»
Si on lui demande s’il y a un joueur de l’effectif qu’il aurait trouvé plus difficile à remplacer que Laurent Jans, il répond du tac-au-tac : «Emmanuel Françoise». Pas sûr que l’attaquant français ait encore pris la même dimension qu’un Jans dans l’aventure eschoise, mais cela permet de noyer le poisson.
Car l’air de rien, Martino, auteur de prestations honnêtes en Ligue des champions et pour la reprise compliquée à Differdange, reconnaît s’être «mis la pression». «C’est si important de laisser une bonne image dès le début. Je voulais montrer tout de suite ce dont j’étais capable, même si j’amène quelque chose de différent de Laurent. Je savais quelles étaient les attentes. Je pense y avoir satisfait».
Pendant ce temps, le quotidien de la DN et du Fola est aussi rythmé par les nouvelles arrivant de Jupiler Proleague. Et vas-y que Jans a fait ses grands débuts, et vas-y que Jans a battu Chanot, et vas-y qu’il est en plus dans l’équipe type de la 2e journée… «Ah mais je suis ses prestations !, sourit «Mass’». Quand il a signé, je lui ai même envoyé un message sur Facebook. J’ai eu ma petite expérience à l’étranger (NDLR : en 2009/2010, en Regionalliga, à Wuppertal) et je voulais lui dire qu’il connaîtrait des moments difficiles, mais qu’il devait rester fort.»
Massimo Martino, lui, est resté fort. En sachant parfaitement qu’il aurait du mal à soutenir immédiatement la comparaison, il a fait ses matches, s’en est sorti debout et n’attend plus qu’une chose : que plus personne, pas même les médias, ne trouve d’occasion de lui reparler de Laurent Jans d’ici à la fin de la saison. «Le foot, c’est le présent. Laurent Jans, au Fola, c’est le passé, ce qu’il a fait est écrit dans les livres d’histoire. Moi, ces dernières années, je n’ai pas apporté sur un terrain ce que je suis capable d’apporter. C’est pour ça que je suis venu au Fola. Pour retrouver ma motivation. Et je sais que si on redevient champions, personne ne me dira plus rien sur Laurent Jans.»
Enfin pour les prochaines semaines. Au moins jusqu’au prochain rassemblement de la sélection. Quand Martino recroisera éventuellement la route du n°1 au poste d’arrière droit…
Julien Mollereau