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[BGL Ligue] Marc Thomé pas si pressé de retrouver un banc


Marc Thomé sous les couleurs de Differdange, c'est de l'histoire ancienne depuis la fin de la dernière saison. Mais l'entraîneur suit toujours de près son ancien club. (Photo archives Julien Garroy)

Privé de banc depuis le printemps, Marc Thomé reste un entraîneur apprécié. Et un observateur avisé, surtout avant le match entre ses anciens clubs de Rumelange et Differdange (10e journée).

Le duel Rumelange-Differdange

«Ce sont en effet deux clubs que je connais bien. J’ai passé trois saisons à Rumelange, entre 2007 et 2010, et deux à Differdange, les deux dernières. Je dirais que ce match sent par excellence le piège pour les Differdangeois. Je me souviens que l’an passé, on y avait perdu 4-1, alors qu’on restait sur une série de dix rencontres sans défaite. Après, quand je vois les résultats des deux équipes, le FCD03 doit gagner, mais a déjà laissé des plumes à l’extérieur, à Rosport (1-1) et Strassen (4-4). Alors, pourquoi pas à Rumelange ? Cela dit, j’ai vu que les Rumelangeois seront privés de Siebert. Avec Inacio (NDLR : de retour de suspension samedi), ils forment une excellente défense centrale, donc son absence risque d’être préjudiciable, surtout face à Er Rafik et Almeida, deux très bons attaquants. Si Rumelange tient le 0-0 longtemps, tout est possible. Mon pronostic ? 1-3.»

Sa nouvelle vie sans entraînement

«Je crois que ça me fait du bien ! D’abord, car ça m’a permis de me remettre en question sur mon travail, de réfléchir à ce que je faisais de bien et de moins bien. J’ai aussi pu échanger avec d’autres entraîneurs, assister à des séances. Et puis, ça faisait depuis 1980, soit 36 ans, que je n’étais pas à la maison le soir pour voir mes enfants et ma femme ! C’est un grand changement de vie, donc j’ai essayé de trouver de nouvelles activités. La pêche ? Non, mais le vélo. Vu que je ne peux plus courir à cause d’un genou douloureux, je m’y suis un peu mis, mais il va bientôt faire un peu trop froid pour continuer… Le Scrabble ? Pourquoi pas, il faut que j’y réfléchisse (il rit) ! Mais j’ai des week-ends très occupés…»

Ses week-ends au bord des terrains

«Je vais regarder, en moyenne, au moins trois rencontres de Division nationale chaque week-end. Des fois, cela n’est pas possible au vu des horaires. Pas ce week-end ! Samedi à 17h, je serai donc à Dudelange-Strassen avant d’aller, à 20h, à Niederkorn-Jeunesse. Puis, le lendemain, ce sera Rosport-Canach ! Quand c’est la Coupe, j’y vais aussi. Dimanche, j’étais par exemple allé voir mon ami Henri Bossi à Hostert (NDLR : qui a battu le Progrès 2-1). Je ne suis jamais seul. Il y a toujours ma femme, elle est même plus connue que moi dans les stades ! Et je retrouve aussi très souvent Flavio Becca (NDLR : le président du F91). En tant qu’ancien coach, je me dois d’être au courant de ce qui se passe, d’autant que je veux rester dans le milieu.»

Sa carrière d’entraîneur

«Tout d’abord, je veux dire à mes confrères qui me voient chaque week-end sur les bords des terrains que je ne viens pas pour leur prendre leur place ! Quand je vais assister à une rencontre, je suis toujours un peu gêné qu’on puisse croire l’inverse. Et puis, je ne suis pas sûr d’avoir envie de reprendre une équipe dès maintenant ou même cet hiver. Je préfèrerais repartir sur un nouveau projet la saison prochaine et ne pas arriver dans un club en cours d’année, quand tout va mal. J’ai d’ailleurs refusé une offre d’un club de DN la semaine dernière. Lequel ? Non, ce n’était pas Pétange et je ne veux pas dire qui c’était, car ça pourrait créer des problèmes. Ce qui est sûr, c’est que c’était un bon club, mais je n’ai pas de regret d’avoir dit non. C’est aussi une question de feeling et là, je ne l’avais pas. Au Luxembourg, il n’y a de toute façon pas beaucoup d’équipes qui m’intéressent, maximum quatre ou cinq. Je dirais même qu’il n’y a que deux clubs où je suis sûr d’accepter.»

Ses impressions sur la BGL Ligue

«Pour moi, la Division nationale est divisée en trois catégories. Il y a d’abord les trois équipes de tête, soit le F91, le Fola et Differdange, qui vont se battre pour être champion. Juste derrière, il y a cinq, six clubs qui jouent pour la quatrième place qui devrait être européenne et tous les autres se battent pour le maintien. En début de saison, je pensais Niederkorn et Strassen capables de se mêler à la lutte pour le titre, mais ce n’est plus le cas. J’attendais vraiment mieux de leur part. C’est pareil pour le Racing, qui a bien débuté mais a un coup de mou depuis. Plus généralement, ce qui me déçoit, c’est que les équipes de tête gagnent rarement sur de larges scores. Même Dudelange, qui a une excellente différence de buts (+18), l’a emporté plusieurs fois 1-0 (NDLR : à deux reprises en réalité). Personne n’a réalisé, pour le moment, un championnat extraordinaire. Plus bas dans le classement, je trouve que Hamm est agréable à voir jouer mais oublie souvent de prendre des points, c’est un peu dommage. Je ne sais pas s’ils descendront, ça va se jouer sur trois des actuels six derniers, je ne veux pas trop me mouiller. Qui sera champion ? À mon sens, le F91 car ils vont bientôt récupérer le Français Julien Quercia, un joueur que je trouve exceptionnel. Il va vraiment faire du bien aux Dudelangeois.»

Ses joueurs favoris en ce début de saison

«Il y en a quelques-uns qui m’ont fait très bonne impression. Je pense d’abord au petit Danel Sinani du RFCU, un très bon jeune. Il y a aussi Artur Abreu, de Pétange, qui confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Enfin, je cite évidemment Samir Hadji, qui marque beaucoup de buts avec le Fola (9 en DN). Il est bien parti pour réaliser une belle saison.»

Thibaut Gagnepain

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