Luka Lazitch est, à 22 ans, un nouveau gardien d’Etzella qui doute : il vient de prendre 12 buts en deux matches.
Désormais coaché par Senad Arnautovic tout juste sorti de l’encadrement de la sélection, «qui a plein d’expérience», dit le jeune Belge, Lazitch s’accroche. Mais que c’est dur, après avoir perdu 2-6 face à Strassen puis 6-0 à la Jeunesse…
Comment se remet-on de deux défaites en encaissant six buts quand on est gardien?
Luka Lazitch : Bof… En se disant que ça peut arriver. Mes connaissances, en entendant ça, m’ont demandé si c’était moi qui avais joué. Et comme je reste honnête, je leur ai dit oui. Je me suis fait chambrer à chaque fois 30 à 45 minutes. Bref, on en a rigolé. En rigoler, ça fait avancer.
Ça vous était déjà arrivé de prendre six buts lors de deux week-ends consécutifs?
Ça ne m’était jamais arrivé de prendre même six buts! Bon, une fois, j’en avais pris cinq. C’est à un but près, cela ne fait presque pas de différence. Mais quand ça arrive deux fois de suite, là, on peut commencer à se poser des questions.
De quel genre?
Est-ce que c’est moi? Est-ce que j’ai été aussi mauvais?
Et qu’est-ce qui permet de passer outre?
Quand le coach des gardiens me dit que ce n’est pas de ma faute. Lui aussi se pose des questions sur ce qui se passe, parce que quand ce genre de choses arrive à ton gardien, tu veux le protéger. Il ne m’a pas allongé sur un divan mais on a parlé.
Comment évacuez-vous, psychologiquement, des expériences comme celle-là?
Généralement, les lundis, je fais de la muscu et le mardi, je demande à mon entraîneur de venir plus tôt pour rallonger la séance.
Vous vous faites souffrir donc?
(Il rit) Oui, c’est ça.
Et contre Hamm, toutes les mauvaises pensées auront disparu?
Je vais être honnête, il me restera une petite appréhension. Mais qui ne l’aurait pas?
Parce que tout le monde se pose la question de savoir si cela ne peut pas arriver une troisième fois…
Non je ne pense pas. Ou plutôt je l’espère.
Vous avez quoi pour redresser la barre?
Les joueurs de champ ont bien travaillé le bloc défensif et de toute façon, il ne faut pas s’inquiéter : il y a beaucoup de nouveaux et d’absents. Pas besoin de tirer la sonnette d’alarme. On va gagner à nouveau et on ne verra plus ni ce genre de discours ni ces scores…
Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau