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[BGL Ligue] Les chantiers prioritaires du Fola


Premier objectif de 2016 pour Dwayn Holter : vite retrouver la forme pour s'imposer comme une évidence dans l'entrejeu du Fola. (Photo Julien Garroy)

Une semaine après son retour à l’entraînement, le Fola Esch a suffisamment de choses à penser pour ne pas s’ennuyer. Ses priorités se trouvent autant sur le terrain qu’en coulisses.

Relancer Holter sans léser ses concurrents directs

Dwayn Holter ne revient pas au Luxembourg dans les meilleures conditions. Le milieu de terrain a eu la sincérité d’avouer que son prêt de six mois à Aalen avait ruiné son moral et il sait qu’il joue gros dans ce premier semestre 2016. Le niveau qu’il va afficher jusqu’à la fin de la saison conditionnera presque autant la suite de sa carrière que ses prestations avec la sélection nationale. Greuther Fürth, chez qui il est sous contrat, guettera son évolution avec attention.

Or son absence totale de temps de jeu à Aalen lui a fait perdre une partie de son football, ce qu’il a volontiers reconnu. Cela s’est un peu vu mercredi pour le premier match amical de la préparation eschoise face à Kaiserslautern (0-3). Titularisé dans un 4-4-2 aux côtés de Jakob Dallevedove, il a très souvent été en retard dans ses interventions, paraissant même un peu timide à un poste de milieu axial où sa hargne lui a en partie permis d’éclore.

Le Fola a choisi de le faire signer pour le relancer mais aussi et surtout pour se renforcer. On ne crache pas sur l’arrivée d’un international, surtout aussi jeune (20 ans), mais le champion en titre accueille un joueur dans son secteur le plus fort. Le Fola a en partie bâti sa réussite des dernières saisons sur la fiabilité de son trio Dallevedove-Payal-Souto et le recrutement de Fouad Rachid l’été dernier avait déjà renforcé le secteur. Le Comorien, qui n’a pas joué de la première partie de la saison à cause d’une blessure, a effectué une belle entrée contre Kaiserslautern. Avec Holter, ils sont donc désormais cinq pour trois postes, aucun n’étant naturellement disposé à être déplacé.

Alors quoi ? Alors Jeff Strasser aura la lourde tâche de trouver la bonne formule, en tenant compte du fait que lors de sa signature, Holter a reçu la garantie d’avoir du temps de jeu, condition obligatoire pour pouvoir espérer se relancer. L’ancien du RFCU a évidemment les qualités pour s’imposer dans cette équipe. Si et seulement si il retrouve sa condition physique et sa sérénité. C’est autant dans la tête que dans les jambes que cela va se passer, et personne n’ignore qu’un retour au Luxembourg est un virage délicat lorsqu’on aspire encore à une carrière professionnelle.

Éviter une fin de cycle trop violente

Avec deux titres de champion du Luxembourg et l’espoir d’en décrocher un troisième au printemps prochain, Jeff Strasser, sur le banc du Fola depuis cinq ans, a parfaitement maîtrisé le passage de sa carrière de joueur à celle d’entraîneur. Mais son passage à l’étranger dès la saison prochaine (a priori avec son adjoint Cyril Serredszum) n’enveloppe plus beaucoup de suspense.

C’est davantage sur la gestion des nombreux joueurs en fin de contrat que le club doyen va devoir veiller avec attention. Tom Laterza, dont le départ (Progrès ? Strassen ?) se murmurait avec insistance, que le Fola a la ferme intention de conserver, conditionne son avenir à son temps de jeu en deuxième partie de saison.

Le club de Gérard Lopez a tout intérêt à faire ce qu’il faut pour garder un joueur qui n’a que 23 ans et qui a assez bien incarné les couleurs eschoises depuis bientôt quatre saisons. Le joueur, qui aspire à retrouver la sélection nationale et continue de croire à un avenir à l’étranger, n’est pas le seul élément dont l’avenir au Fola s’accompagne de points d’interrogation. Ben Payal, Mehdi Kirch, Jakob Dallevedove, Billy Bernard et le capitaine Ronny Souto – entre autres – voient leur contrat arriver à échéance en juin.

Le Fola ne peut pas se permettre de laisser filer tous les joueurs qui ont fait son succès ces dernières années. Pour lui, il a cette image légitime de club stable et ambitieux qui lui a permis de faire signer à peu près qui il a voulu faire signer grosso modo depuis l’arrivée de Jeff Strasser.

La grosse mission dans les semaines à venir est donc d’éviter que le départ programmé de Strasser ne s’accompagne pas de celui de la majeure partie de ses piliers.

Lancer quelques jeunes

La deuxième mi-temps face à Kaiserslautern a permis de voir un aperçu de la jeunesse eschoise. En l’absence de Massimo Martino, Jeff Strasser a testé (sans grand succès) Ryan Klapp au poste de défenseur droit avant de lancer Enes Mahmutovic (18 ans), qui a disputé 4 minutes cette saison – lors de la 1re journée à Differdange. Un solide gaillard encore perfectible et qui a laissé entrevoir un vrai potentiel.

Remis d’une grosse blessure, Gérard Mersch, qui a deux saisons de DN dans les jambes avec Wiltz, a certainement été l’un des meilleurs Eschois (avec Fouad Rachid) lors de cette période. Du haut de ses 19 ans, le bouillant ailier recruté cet été pourrait bien être la belle histoire eschoise de cette deuxième partie de saison.

Matthieu Pécot