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BGL Ligue – Les 400 coups de Jonathan Joubert


Ils ne sont que cinq, dans la longue histoire du football luxembourgeois à avoir dépassé cette barre symbolique des 400 matchs. (Photo : Editpress)

Jonathan Joubert va atteindre le cap mythique des 400 matches de Division nationale, ce week-end, avec le F91, sur la pelouse de son premier club au Grand-Duché, le CS Grevenmacher.

Ils ne sont que cinq, dans la longue histoire du football luxembourgeois à avoir dépassé cette barre symbolique : Denis Scuto, Théo Scholten, Jeannot Moes, Paul Koch et Jean Wagner. Les trois derniers devraient être dépassés avant Noël…

Il a fallu seize saisons d’une régularité exemplaire pour en arriver là. Depuis ses débuts en 1999 à Grevenmacher, le portier, formé au FC Metz, n’a connu qu’un statut : titulaire. Une fois qu’il aura effacé Paul Koch (403matches de DN) et Jeannot Moes (405), il sera, très officiellement, le gardien le plus capé de l’histoire du pays.

Les mêmes mots reviennent dans la bouche de ceux qui l’ont connu en 1999, à son arrivée au stade op Flohr. «Tranquille», «gentil» et «discipliné». C’était lors d’un autre siècle. Jonathan Joubert avait encore des cheveux, mais la même silhouette longiligne et cette attitude qui dit tout : rien ne l’atteint. Visiblement, au CSG, alors que tout le monde aurait pu prendre ça pour de l’arrogance venue d’un gamin (il a 19 ans à son arrivée) formé à l’école du FC Metz, à la prestigieuse école des gardiens français, tout le monde a immédiatement adoré.

Déjà 16 ans. Et combien encore derrière?

Même Laurent Olinger, alors gardien titulaire dans la force de l’âge mais qui, dixit Mich Clément, le premier coach luxembourgeois de Joubert, «a respecté le choix d’installer Jonathan comme n° 1. On a directement vu qu’il avait la super classe. J’ai même dit que s’il devenait luxembourgeois, il serait vite incontournable en sélection».

Mich Clément ne s’est pas trompé. Un phénomène venait d’arriver sur les pelouses grand-ducales et Laurent Olinger n’était que la première de la longue liste des gardiens victimes de l’indéboulonnable Joubert. Seize ans après, on s’en rend mieux compte : le portier est en train de faire exploser un à un tous les records qui tiennent depuis des décennies. S’il n’est plus qu’à un titre de champion des 10 couronnes détenues par René Hoffmann (Jeunesse), autre gardien mais des années 50 et 60, Paul Koch et Jeannot Moes, d’autres illustres derniers remparts, vont bientôt devoir courber l’échine au nombre de matches joués en DN.

Paul Koch, aujourd’hui entraîneur des gardiens à Differdange et qui sera le prochain à y passer, regarde l’évènement sereinement : «Cela ne me fait pas du tout mal de savoir qu’il va bientôt me dépasser. Je me réjouis même pour lui car c’est un super gardien. Un grand gardien, même. Pas LE plus grand car il y en avait aussi d’excellents à mon époque. Mais il a beaucoup donné au F91 et à la sélection.» Ne reste plus à Joubert qu’à s’attaquer à des Eschois illustres, Théo Scholten et Denis Scuto, respectivement 419 et 424 matches parmi l’élite.

Joubert sera alors le roi incontesté et pourra même revendiquer un statut d’icône en fonction du nombre d’années qu’il parviendra encore à jouer puisqu’il n’a pas encore trouvé de date à la fin de sa carrière. En attendant, il rejoindra officiellement la lignée des princes de sang ce week-end. À Grevenmacher. Là où tout a commencé.

Julien Mollereau