Dans l’équipe type de la première partie de saison de BGL Ligue, 40 % des joueurs de champ évoluent au Progrès Niederkorn, 5e de DN. Le Progrès bien payé? Le Fola, la Jeunesse et Differdange sous-représentés? On fait le point.
PROGRÈS, UNE SAISON EN TROMPE-L’ŒIL
Quatre des onze joueurs de notre équipe type sévissent donc chaque week-end sous le maillot du Progrès Niederkorn. Un sur chaque ligne : Flauss dans les buts, Ferino en défense, Garos au milieu et Poinsignon en attaque. Ajoutons à cela Sébastien Thill, qui prend place sur notre banc fictif après avoir posé ses fesses sur celui bien réel du stade Jos-Haupert dimanche, pour la venue de Strassen.
Cette omniprésence peut surprendre étant donné que le Progrès ne figure qu’à la 5 e place du championnat. Comment l’expliquer? Par exemple, en soulignant le fait que lorsque le Progrès gagne, il propose suffisamment de spectacle (4-0 contre Etzella, 4-1 face à Wiltz, 4-1 à Rosport avant de battre Strassen 4-2 dimanche) pour que ses joueurs bénéficient de notes agréables. À l’inverse, quand Niederkorn coince, cela ne prend jamais des allures de naufrage. Aucune de ses trois défaites n’a été concédée avec plus d’un but d’écart. En mémoire, celles assez sévères à Dudelange (2-1) et face au FCD03 (0-1).
Cette vague jaune et noire ne veut pas dire que le Progrès a marché sur la BGL Ligue, loin de là, mais qu’elle n’est pas tant dans le faux que ce que son classement a parfois dit depuis le mois d’août.
FOLA, LE SYNDROME DU CHAMPION SORTANT
Le Fola est champion en titre, le Fola réalise un début de saison tout à fait honnête, le Fola n’a que deux points de retard sur le F91 et on jurerait même que le Fola va finir la saison à l’une des deux premières places. Alors comment ne pas être choqué par la présence d’un seul Folaman dans notre onze type, le défenseur central Julien Klein? Bon, il y a bien Stefano Bensi et Emmanuel Françoise qui ont réussi à se glisser sur le banc, mais tout de même.
Disons que le club doyen fait les frais, comme le F91 la saison passée, du syndrome du champion sortant. Il y a un an, alors que Dudelange remettait sa couronne en jeu, le seul Tom Schnell figurait dans l’équipe type six mois plus tard. Difficile d’expliquer ça autrement que par la (trop?) grande exigence du public à l’égard des grosses écuries.
Sûr que Jeff Strasser préfèrerait garder son titre en fin de saison que de voir ses ouailles envahir l’équipe type et laisser la «vraie» gloire aux Dudelangeois.
DIFFERDANGE ET LA JEUNESSE PAYENT LEUR HOMOGÉNÉITÉ
Differdange et la Jeunesse, 3 e et 4 e et qui comptent le même nombre de points, sont également plutôt mal payés. L’attaquant du FCD03 Omar Er Rafik et le défenseur international eschois Ricky Delgado sont les seuls représentants de leur club dans notre onze. Ni l’un ni l’autre ne l’a volé, mais la Jeunesse aurait aussi pu espérer voir l’excellent Momar N’Diaye ailleurs que sur notre banc.
Ces deux équipes semblent payer leur homogénéité. Si Er Rafik est un monstre de régularité et d’efficacité, derrière, les forces sont très bien réparties. Y a-t-il un maillon faible à Differdange? Non. Mais il n’y a pas non plus suffisamment de joueurs qui ont cassé la baraque durant cette phase aller pour ne voir qu’Er Rafik prendre place à la pointe de notre attaque.
Même refrain du côté de la Frontière, où l’arrivée d’un Menèssou a fluidifié le jeu de l’équipe de Carlo Weis. Offensivement, puisque Grégory Molnar a pris une lourde suspension, on a surtout vu Momar N’Diaye prendre feu. Les vidéos de ses coups francs ont fait le tour du pays, et sûr qu’à ce rythme-là, il postulera au titre de meilleur joueur en fin de saison.
OÙ SONT LES BUTEURS?
Meilleurs joueurs avec une moyenne de 6,07 par match, Omar Er Rafik et Dan Da Mota sont là, très bien. Mais ça, c’est un classique : Er Rafik a été sacré en 2014 et Da Mota en 2011.
Nous avons donné une couleur très offensive à notre banc, ce qui permet à Julien Jahier (RFCU), meilleur buteur de DN avec 13 réalisations, de figurer dans les seize.
Mais deux autres serial buteurs, le Dudelangeois Dave Turpel et l’avant-centre de Strassen Mickaël Jager (onze buts chacun) peuvent légitimement se dire qu’ils auraient tout aussi bien pu trouver place au sein de cette formation qui ne jouera a priori jamais ensemble. Pour voir quelque chose qui lui ressemble, aujourd’hui, il faut aller voir jouer le Progrès Niederkorn, où ses piliers ne sont pas tous ceux sur lesquels on aurait pu parier en début de saison. Pino Rossini, sa recrue phare dont les pépins physiques n’ont pas aidé une adaptation déjà délicate, n’a par exemple pas réussi à trouver refuge dans cette dream team des treize premières journées. Qu’importe, c’est celle du mois de mai qui aura vraiment un sens.
Matthieu Pécot