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[BGL Ligue] Le Fola y croit vraiment très fort


Ouverture du score de Hadji contre le F91, lors de la 23e journée. Dix secondes plus tôt, le Fola avait huit points de retard. Aujourd'hui, il en est à deux. Forcément, ça rend optimiste... (Photo : Julien Garroy)

Le F91 revenu à deux unités, c’est tout un club, qui voyait déjà son titre lui échapper, qui se remet à y croire.

Avec un goal average de +44 contre +36 au Fola, le F91 possède un sur-matelas: c’est presque trois unités d’avance qu’il compte en réalité, puisque en cas d’égalité de points au soir du 22mai, c’est lui, et non pas le club eschois, qui serait sacré. Il n’empêche, les joueurs eschois, qui ne peuvent donc pas se contenter d’un match nul du F91, croient qu’une nouvelle défaite dudelangeoise est possible. Et ils misent tout sur Mondorf.

C’est Pascal Welter qui a donné la bonne nouvelle, au moment de sortir du vestiaire, vers 17 h, dimanche. Alors qu’on avait annoncé au groupe que le F91 et Differdange venaient de boucler la première période sur le score de 0-0, le directeur sportif a intercepté tout le monde pour indiquer que non, en fait, Differdange venait finalement d’inscrire un but. «Forcément, cela nous a encore plus motivés à l’idée de profiter de leur faux pas, reconnaît Julien Klein. Et puis on en a discuté jusqu’au terrain et on s’est dit que ce serait important de remettre d’autres buts pour le goal average, malheureusement, c’est justement ce qu’on n’a pas réussi à faire.» Et ça, c’est gênant parce que Mehdi Kirch ne tortille pas du derrière au moment d’estimer l’importance des huit buts qui séparent les deux clubs dans cette colonne du classement : «Huit buts, ça fait presque un point.»

« Ils ne sont clairement plus au top »

Suivons la logique du raisonnement : ce n’est pas vraiment deux points de retard qu’a le Fola à deux journées de la fin, c’est plus. Autant dire qu’un nul du F91 couplé à une victoire du Fola, qui ramènerait tout le monde à égalité de points, mais laisserait Dudelange leader, ne servirait presque à rien dans l’optique eschoise de conserver son titre. Et pourtant… tout le monde y croit! «De toute façon, on est obligés, rigole Kirch. On n’a plus que ça à jouer cette saison.»

Il leur faut partir du postulat, donc, que le F91 peut encore perdre. C’est être très optimiste : cela fait plus de dix ans que le F91 n’a pas perdu trois matches consécutifs en championnat. Deux, c’est déjà exceptionnel. «Tout est possible en foot», assure Stefano Bensi. Qui pense comme tout le reste de son équipe que c’est sur la pelouse de Mondorf, vendredi soir, que cela pourrait se passer, comme l’admet Julien Klein : «Ben oui, nous, on a bien réussi à le faire, ce faux pas, là-bas (NDLR : en demi-finale de Coupe, jeudi dernier), alors je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour le F91, qui est dans le dur depuis deux ou trois semaines et qui commence visiblement à se poser des questions.» «On leur a mis un coup sur la tête en les battant avec la manière, renchérit Kirch. Ils ne sont clairement plus au top de la confiance.»

« Je vais aller tous les jours à l’église »

Massimo Martino, lui, ne compte pas que sur les talents insoupçonnés de l’USM pour réaliser une remontée historique. Le latéral du Fola a beau avoir eu au téléphone un «joueur de Mondorf dont je ne peux pas dire le nom» qui lui a garanti qu’«ils sont très motivés à l’idée de battre le F91», il aimerait mettre toutes les chances du côté du Fola : «J’espère déjà qu’ils vont encore laisser pousser un peu plus leur herbe, comme contre nous en Coupe, puisqu’on a dû jouer sur un terrain quand même lamentable. Chez nous, le gazon fait deux centimètres et il est arrosé. Là-bas, c’est le double et c’est tout sec.» Bref, pas des conditions idéales pour aller chercher un succès. Mais puisqu’on vous dit que Martino veut toutes les garanties, c’est que c’est le cas : «Je pense aussi que je vais aller tous les jours à l’église jusqu’à vendredi.»

L’effectif eschois se berce-t-il d’illusions? Dans notre édition d’hier, Julien Hornuss a synthétisé mieux que personne l’état d’esprit schizophrénique dans lequel se trouve le groupe eschois : «Les espoirs sont là… même si cela sonne comme des espoirs de fous.» Stefano Bensi est lui-même gagné à la fois par ce désir d’y croire et cet impératif de rester réaliste : «Je ne pense pas que les joueurs du F91 sont en train de craquer psychologiquement… Mais ces deux matches-là vont énormément se jouer sur le mental.»

Puisque le Fola doit de toute façon faire sa part du boulot en faisant le plein de points s’il veut espérer quoi que ce soit, tout le monde répète évidemment à l’envi qu’il faut «se concentrer sur soi». Il n’empêche, toutes leurs pensées sont déjà au stade John-Grün, là où ils pourraient tout gagner après, pensaient-ils, y avoir tout perdu en craquant en demi-finales de la Coupe. Dans les têtes, si le F91 passe cet écueil, c’en sera terminé, personne ne voyant Wiltz, pourtant pas sauvé, capable de réaliser un exploit lors de la dernière journée, au stade Jos-Nosbaum. «Si ç’avait été dans le Nord, pourquoi pas ?, avoue Mehdi Kirch.

Mais à Dudelange, ce sera quand même tendu.» Bref, leurs espoirs ont une limite : vendredi soir. Même si le même Kirch a de ces idées démoniaques qu’il adorerait se voir réaliser : «On aimerait bien leur faire la même qu’il y a deux ans, mais à l’envers, en leur volant le titre à la dernière journée.» Le triplé de Jahier lors de la finale pour le titre, en 2014, les Folamen l’ont encore en travers de la gorge. Et deux ans plus tard, leur revanche serait d’autant plus douce si le scénario catastrophe prévoyait un happy end.

Julien Mollereau