Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Alors que les hommes de Dino Toppmöller ont buté sur la lanterne rouge bascharageoise pour la reprise, l’opposition du Titus sera théoriquement bien plus consistante encore.
On n’en finit plus de parler d’eux. Le week-end, en championnat, lorsqu’ils torpillent Canach (0-4) lors de la 1re journée de 2017. Et aussi en semaine, quand on retrouve trois joueurs (Matias, Skenderovic, Carlson) d’un promu dans le groupe convoqué par Luc Holtz avec la sélection nationale. D’ailleurs, même les absents de la liste font presque plus parler que les présents, le cas Artur Abreu étant devenu un petit débat à lui tout seul. « Je ne comprends pas comment le sélectionneur a fait pour ne pas encore l’appeler », nous a dit pas plus tard que vendredi Patrick Maurer, coach d’un Canach humilié cinq jours plus tôt par l’ailier, qui a marqué un doublé rue de Lenningen, arraché deux penalties et donné une passe décisive.
Bref, Pétange est en train de devenir un tube de l’été, mais en hiver. Sourire de Carlos Fangueiro, le directeur sportif : «C’est bien, ça veut dire qu’on fait du bon travail. À l’origine, le travail de Paolo Amodio était très bon au recrutement. Puis on a su garder la ligne et travailler avec eux.»
Ce n’est rien de le dire : le Titus est monté en puissance à partir de l’automne. Au point de gagner cinq de ses six derniers matches. Témoignage de sa dernière victime en date, Patrick Maurer : « C’est une équipe très bien organisée, qui joue très bien ensemble. On voit qu’il n’y a pas que du talent, mais qu’ils travaillent aussi beaucoup à l’entraînement. Il y a un vrai fond de jeu et ils sont en pleine confiance .»
22,5 ans de moyenne d’âge contre Canach
On va pouvoir mesurer la différence dès ce week-end. Car le 21 août dernier, Pétange était un promu concerné mais limité qui s’était présenté très regroupé contre le F91, lui coûtant ses premiers points de la saison (1-1). Une démonstration d’abnégation.
Depuis, Artur Abreu est devenu le superhéros que l’on sait. Carlson a séduit tout le pays en deux prestations seulement au niveau international, tandis que, dans l’ombre, la solidité des prestations forcément moins étincelantes, mais tout aussi importantes, du duo Skenderovic-Matias forçait l’admiration des puristes. Cela pèsera-t-il concrètement sur le match de ce week-end, qui pourrait vite prendre des allures de piège pour Dudelange, quand bien même ce dernier n’a été battu qu’une fois sur ses 22 dernières rencontres à la maison?
Si ce genre de truc dingue venait à arriver ce dimanche en fin d’après-midi, alors il faudrait envisager très sérieusement la possibilité de voir ces gamins (le onze de départ à Canach avait une moyenne de 22,5 ans, avec seulement deux éléments à plus de 24 ans) faire un truc énorme en mai prochain.
Le boulot de leurs dirigeants, dans le même temps, est de commencer à envisager l’inéluctable : que le Titus soit pillé cet été. « Pour le moment, on n’est sûrs de rien, sourit Fangueiro, mais il n’est pas exclu qu’un ou deux nous quittent. S’ils veulent sortir pour d’autres projets, notamment professionnels, alors on sera contents. Surtout s’ils le sont, eux. On est en train de bosser auprès du F91 pour voir si Matias peut rester avec nous, même si c’est compliqué. Carlson et Skenderovic sont sous contrat. Mais on doit commencer à trouver d’autres solutions. Et ce sera de jeunes Luxembourgeois .» Bref, l’obsolescence de ce beau joujou est déjà programmée pour l’été. Mais on va encore bien s’amuser avec d’ici là…
Julien Mollereau
