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BGL Ligue [16e J] La Jeunesse n’a pas pu leur gâcher la vie


Stelvio Cruz et Jerry Prempeh referment la porte. Le F91 a encore été un peu chahuté, par moments, vendredi soir à la Frontière. Mais il est encore resté debout. (Photo : Editpress)

Le F91 nous a refait le coup de Strassen, une semaine plus tôt. Costaud, dominateur et devant au score à la pause. En perte de vitesse en deuxième période, durant laquelle il a laissé la Jeunesse reprendre clairement ses marques.

Voilà, c’est fait! Le F91 de cette saison a effacé celui de 2008, qui avait naguère buté sur cette 16 e journée, laissant filer entre ses doigts une sublime série de 15 victoires de rang. Ce n’est pour l’instant qu’un détail de toute cette mystérieuse affaire qui voit une équipe mal fagotée les saisons précédentes se refaire la cerise en un temps record, au point de redevenir invincible, mais il y a un autre enseignement à cette soirée et il est majeur : le Fola se déplacera à Wiltz, ce dimanche (si la neige l’autorise seulement à monter dans le bus), avec sept points de retard sur le leader. Forcément, c’est tout ce que Dudelange a à l’esprit aujourd’hui. Les records attendront encore un peu pour captiver son attention.

C’est que vendredi, il a encore peiné et que cela l’empêche forcément de s’endormir sur ses acquis. Strassen l’avait asphyxié en deuxième période le week-end passé. La Jeunesse aura été au moins aussi gênante. Avec moins de fougue, mais plus de vice. Et aussi peu de réalisme, tiens, tant qu’on y est. Puisqu’il aurait suffi d’un contrôle normal de Delgado en bout d’action pour qu’il se retrouve seul face à Joubert alors qu’on entrait dans les arrêts de jeu (90 e ). Là, le défenseur international aurait au moins encore pu choisir d’être le héros d’un club humilié 0-5 il y a trois mois sur cette même pelouse par ce même adversaire. Il n’a pas pu : entre ses pieds, le ballon s’est fait savonnette et tous les beaux efforts de la Vieille Dame ont été réduits à néant.

Soucieux de préserver une certaine dynamique en ce début d’année 2016, Carlo Weis n’a pas tenté le diable ni risqué un deuxième 6 décembre (le fameux 0-5). Quand elle n’a pas le ballon, son équipe est organisée en 5-4-1. On suppose qu’elle était censée se retrouver en 4-1-4-1 en possession de balle, mais c’est arrivé trop peu souvent pour en avoir la certitude. La Vieille Dame a surtout joué le contre, assumant moins sa 4 e place et la possibilité de monter provisoirement sur le podium que Strassen sa 6 e place le week-end dernier.

N’Diaye à 40 m… de son but

En première période, on a ainsi souvent surpris Momar N’Diaye à 40 mètres de son propre but, à faire le onzième homme entre le ballon et le but de Marc Oberweis. Cela a par moment eu l’air de le désespérer, mais l’ancien pro s’est vite résigné, conscient que sans ce travail ingrat, la Jeunesse pouvait en reprendre une pelletée.

Les compensations ont été minces pour le Sénégalais, mais il y en a eu, comme cette immense ouverture qu’il a contrôlée du bout du pied mais expédiée nulle part, seul face à Joubert (27 e ), ou ce petit ballon piqué de Corral aux six mètres, qui l’a trouvé seul pour armer un ciseau compliqué et hors cadre (41 e ). Il traîne encore dans les parages quand Corral passe un petit pont à Prempeh pour ouvrir en profondeur, mais Fernandes, qui finit le boulot, est sanctionné d’un hors-jeu très limite (44 e ).

Ce seront les trois seules actions construites de la Vieille Dame en première période et c’est déjà autant que le F91, plutôt bien gêné par ces deux rideaux de cinq défenseurs et quatre récupérateurs.

Dudelange peut heureusement compter sur des garçons qui savent prendre la profondeur dans les couloirs et devant, et d’autres qui savent adresser des passes de 30 mètres à ras de terre. Sur la première, Malget, mis sur orbite par Dikaba, offre du caviar au premier poteau à Ibrahimovic (0-1, 18 e ). Sur la deuxième, Do Rosario semble accrocher Pedro dans la surface (27 e). Sur la troisième, le centre de Turpel est repris par Moreira de Sousa, tout seul au deuxième poteau mais qui trouve le moyen de mettre son plat du pied à côté (35e).

Le F91 a réappris cet hiver à ne pas tuer ses matches. Et à se compliquer la tâche puisque cela va avec. Attendu que cela ne l’empêche toujours pas de gagner (et donc encore moins de ne pas perdre), on ne lui en tiendra pas rigueur. Et on guettera désormais la dix-septième…

Julien Mollereau