Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Homme de base du Fola, le milieu de terrain défensif de 37 ans ne sait pas encore ce qu’il fera la saison prochaine.
Il a beau se remuer les méninges, fouiller dans sa boîte à souvenirs, Ronny Souto ne trouve pas, ne sait pas à quand remonte sa dernière blessure. «J’ai la chance d’être bien dans mon corps», glisse le milieu de terrain du Fola dont les 37 piges ne l’empêchent pas d’être l’un des hommes de base du dispositif de Jeff Strasser. Voyez plutôt : cette saison, il a commencé 12 matches de championnat sur 13, en a disputé 10 en intégralité et est entré en jeu à une occasion. «C’était à Hamm», se souvient cette fois sans difficulté celui qui cumule 1 056 minutes passées en BGL Ligue depuis le début de la saison. Parmi ses équipiers, seuls Thomas Hym et Julien Klein, 1 170 minutes chacun, peuvent se targuer d’avoir passé plus de temps sur le pré.
Cette régularité symbolise le pilier qu’est devenu l’ex-international cap-verdien dans un schéma à trois récupérateurs dont il partage la plupart du temps le secteur avec Ben Payal, absent dimanche en raison d’une blessure à l’épaule, et Jakob Dallevedove. Si ces deux derniers ont d’ores et déjà prolongé leur contrat avec le Fola, il n’en est pas de même pour Souto. «Lors d’une discussion avec un dirigeant, on m’a demandé ce que je comptais faire la saison prochaine mais je ne savais pas trop quoi répondre», explique l’intéressé qui s’interroge évidemment sur la suite à donner à sa carrière. Grosso modo : continuer ou raccrocher. «Même si je récupère moins vite qu’un jeune de 20 ans, je me donne toujours à fond sur le terrain et j’ai toujours autant de plaisir à aller à l’entraînement.»
Arrivé tout droit du F91 à l’été 2010, Ronny Souto vit sa sixième saison au sein du club eschois. Un bail durant lequel il a ajouté trois titres de champion de Luxembourg, portant ainsi le total à cinq!
Sa priorité? Le doublé comme avec le F91
Pas rassasié, il en vise un sixième en mai prochain avec, si possible, une Coupe de Luxembourg. Un doublé qu’il avait réalisé en 2009 sous les couleurs dudelangeoises. «C’est ça ma priorité!», lâche Souto, ne semblant guère inquiet par sa situation contractuelle. «Franchement, je ne m’en fais pas du tout. Quoi qu’il arrive, j’aurais toujours quelque chose à faire», déclare celui qui commence à préparer sa «reconversion» puisqu’il est en train de finaliser le diplôme C d’entraîneur. «Une fois que ça s’est fait, je passerai l’UEFA B», glisse Souto qui juge «intéressante» l’éventuelle perspective de faire profiter les jeunes du club de son expérience.
Ronny Souto affirme ne pas avoir évoqué son avenir avec Jeff Strasser, son entraîneur, qui ne souhaite pas s’exprimer à ce sujet dans la presse : «J’ai dit à mes dirigeants ce que je pensais.» Avec Dwayn Holter, prêté cet hiver par Greuther Fürth, le Fola compte un milieu défensif supplémentaire. Si d’aventure, l’international luxembourgeois venait à rester au club, ce secteur de jeu compterait pas moins de cinq éléments car Michel Bechtold (Grevenmacher) rejoindra Esch cet été. Si abondance de biens ne nuit pas, faut-il voir cependant dans ses arrivées une volonté du Fola à préparer l’avenir et ainsi l’après-Souto? Si Strasser affirme qu’il «ne faut pas y voir de rapport», la question se posera en juin prochain.
Pour l’heure, Ronny Souto espère que le 22 mai, pour l’ultime joute de la saison, Differdange, il commencera la rencontre sur le banc. «C’est ce qui s’est passé ces deux dernières saisons parce qu’on était assurés du titre de champion…» L’un des plus sûrs moyens semble-t-il de mettre au repos forcé l’inoxydable cap-verdien. Parce qu’à l’infirmerie, il se dit que cela fait belle lurette qu’on n’a pas vu son ombre. «Les rares fois où je vais voir le kiné, il me demande à chaque fois comment je vais après toutes ces années…» Bien et il semble en avoir encore sous la semelle.
C. M.
