Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le F91 Dudelange a limogé lundi son directeur sportif Guy Hellers. Une annonce qui surprend.
Cela faisait un peu moins de six ans que Guy Hellers avait commencé son boulot à la tête de l’académie dudelangeoise, avec un CDI en poche. C’était à l’époque une belle preuve de confiance.
Elle a vécu : lundi, il a suffi d’un communiqué laconique pour virer l’ancien sélectionneur comme un malpropre : «Le conseil d’administration du F91 Diddeleng a pris la décision de réintégrer dans sa propre compétence toutes les responsabilités, tâches et missions confiées au directeur sportif général, poste occupé par Monsieur Guy Hellers. Cette décision est motivée par le souci du conseil d’administration de garantir une collaboration et une coordination optimale entre les différents organes et structures au sein du F91 Diddeleng. Le poste du directeur sportif général étant par conséquent devenu superflu dans la structure du club, le conseil d’administration a été amené à prendre la décision de résilier le contrat de travail liant le sieur Hellers au F91 Diddeleng, conformément aux dispositions du code du travail. Il en résulte qu’à partir de ce jour, Monsieur Guy Hellers est dispensé de toute prestation pour le compte du club.» Brutal et terriblement professionnel.
Il faut se souvenir qu’il y a peu, à l’issue de l’assemblée générale du club, Romain Schumacher, en sa qualité de président, avait déjà indiqué qu’il serait bon d’interroger le bilan de l’académie, dont Hellers a la charge depuis la saison 2010. Il avait indiqué notamment que le système luxembourgeois actuel de formation rend difficilement viable toute velléité de formation dans les clubs.
De fait, le F91 n’a encore rien sorti de crédible. Mais Hellers, soutenu par ses employeurs, avait indiqué qu’il lui faudrait six ans pour faire émerger les premiers vrais joueurs capables d’intégrer l’équipe dudelangeoise. Récemment, Patrik Teixeira (prêté à Mondorf et, à partir de cet été, à Hamm) laissait à penser que l’ancien sélectionneur semblait commencer à toucher au but.
On souhaitait le voir entraîner
Mais passons, puisqu’il n’est pas question de formation dans les motifs de séparation. On y parle exclusivement de direction sportive. Or il est de notoriété publique que les décisions de recrutement ou de promotion dans l’effectif, de toute façon, se prennent à un tout autre niveau, chez l’argentier du club, Flavio Becca. Et que l’arrivée encore toujours pas officialisée de Dino Toppmöller à la tête de l’équipe (ainsi que de son réseau de recrutement très axé sur l’Allemagne) n’incitaient pas forcément à l’optimisme.
Il était écrit que le fusible Hellers finirait bien par sauter. Les atermoiements autour de sa reconduction au poste d’entraîneur principal en fin de saison 2015, quand il avait momentanément succéder à Sébastien Grandjean, avaient déjà agacé en haut lieu, où on rêvait de le voir prendre ses responsabilités. On ne s’était pas mis d’accord et Hellers avait repris son rôle à l’académie bien sagement, une tâche qui le motivait plus que toute autre chose.
Ces dernières années, Hellers s’était fait très discret. On ne sait pas vraiment ce qu’il pensait de la politique sportive de son club, ce qu’il a pensé de l’éviction de Michel Leflochmoan (toujours pas officielle non plus) à la suite de son doublé ni si tout cela a pu peser dans la décision de ses dirigeants. De cela, il n’est bien évidemment pas question dans le communiqué publié lundi.
Julien Mollereau
