Accueil | Actualités | [BGL Ligue] Fichant évoque le mercato

[BGL Ligue] Fichant évoque le mercato


Alain Fichant, agent de plusieurs jeunes Luxembourgeois, voit les clubs de DN se positionner concrètement sur les espoirs du pays alors que le mercato hivernal, pour l’heure, ronronne pas mal.

Il est tout mou, le marché des transferts. Atone même. Sorti de Differdange qui se cherche un défenseur et du CSG qui se cherche des offensifs (un meneur de jeu et un attaquant), deux des clubs vraiment nécessiteux de l’hiver, il faut bien fouiller pour trouver trace de besoins urgents en DN. Le RFCU et Mondorf ont dit qu’ils recruteraient sans dire où. La Jeunesse se cherche un attaquant mais, si possible, non transféré. Hamm va devoir étoffer un peu. Bref, tout cela reste vague et pas franchement concret et rien ne bouge vraiment à l’heure actuelle. Alors on est allés frapper à la porte d’un de ces rares agents locaux vraiment à la colle avec les joueurs luxembourgeois, Alain Fichant, pour lui demander ce qui se passait dans les clubs.

Pourquoi le marché est-il atone à l’heure actuelle ?

Alain Fichant : Pour l’instant, c’est vrai qu’à part deux ou trois clubs qui cherchent un attaquant… J’entends beaucoup parler d’Arnold Lemb en ce moment, un gars de Lunéville qui avait mis 30 buts la saison passée avec Blénod et en a mis plus de 20 à Lunéville (NDLR : club de DH dans la région nancéienne) depuis le début de saison. Il intéresse Nancy, Dijon et… quelques clubs de chez nous. Mais pour le reste, en coulisses, à l’heure actuelle, ce sont surtout beaucoup de contacts qui s’établissent avec les U19 et U21 grand-ducaux. L’optique, c’est ça : se positionner pour l’été prochain.

Avec les mêmes folies financières que les dernières années ?

Je pense que ça restera raisonnable. Les propositions semblent toutes être à un niveau constant sans verser dans le mirobolant. C’est équilibré. Mais ce sont juste des contacts.

Mais tout cela, pour l’heure, ce seraient des joueurs d’appoint…

Pour l’heure, oui. Mais je crois surtout que tout le monde attend de voir ce que l’autre va faire. Dès que l’un des gros clubs va bouger, tout va se débloquer.

En attendant, les agents rongent leur frein.

Bah… ça commence vraiment le 1er janvier de toute façon. On ne se fait pas de souci. Et puis c’est bien de voir que les jeunes, eux, deviennent intéressants aux yeux des clubs de DN.

Les clubs commencent-ils à murir ? D’habitude, les achats de l’hiver sont impulsifs et mal cadrés.

Ça continue de manquer de scouting, de repérages. On prend souvent des gars qui n’ont pas été testés sur le long terme. On dépense beaucoup d’argent et on a 100 000 exemples de transferts ratés.

Difficile de travailler utilement dans ces conditions ?

On leur propose ce qu’on connaît, on cherche des profils qui peuvent coller à leurs souhaits. Mais l’hiver, c’est surtout un marché de secteur offensif et là, tu n’as pas le droit de te « gourer ».

Vous, de toute façon, vous vous êtes surtout mis sur le créneau des jeunes espoirs.

Oui, j’ai quelques gars sérieux en U19 et U21 avec moi, des gars qui ont du potentiel. Ils recherchent du temps de jeu dans des clubs de DN pour se montrer avant d’aller essayer à l’étranger. Certains sont demandeurs d’un coup de main car tu es souvent dans une meilleure position si quelqu’un t’aide. Mais il m’arrive d’en refuser si la mentalité ne suit pas.

Vous êtes encore l’agent de Ricky Delgado ?

Non. Mais on s’appelle encore, je lui donne des tuyaux. Et si un club m’appelle pour lui, je les orienterai volontiers vers lui. Parce qu’il a fait d’énormes efforts. Il est plus fort mentalement, sa relance est meilleure, physiquement, il a pris du volume. Bref, il est plus complet.

Le nouvel eldorado des jeunes Luxembourgeois, ce sera la Belgique ?

Elle peut être très accessible pour plein d’autres joueurs qu’un Laurent Jans, oui. Au niveau du style, ça colle avec les Luxembourgeois. Mais récemment, j’en ai amené en Allemagne et pour l’un d’entre eux, on pourrait parler prochainement avec un club pro. L’hiver, pour moi, ce n’est pas une priorité, mais il est important de montrer qu’on a de bons jeunes avec soi.

Est-il difficile de bosser en sachant que la FLF, de son côté, effectue le même travail de placement de ses jeunes ?

Non. Elle a une influence positive sur eux. Je suis ouvert, flexible, je ne refuserai jamais de partager le boulot pour faire arriver un jeune chez les pros. On est tous dans le même bateau !

Recueilli par Julien Mollereau