Passé de Hamm à Esch à l’intersaison, Emmanuel Lapierre a connu un début de saison difficile lié à une blessure avant de revenir très fort. Voilà le polyvalent défenseur désormais lancé, prêt à décrocher des trophées.
Vous avez été élu en début de semaine joueur du mois de septembre. Surpris ?
Emmanuel Lapierre : Je l’étais déjà quand j’avais appris ma nomination. C’était des amis qui m’avaient envoyé un message avec ma photo et l’article. Je n’en ai pas trop parlé autour de moi et je me souviens que des coéquipiers m’ont dit que j’aurais dû. Je n’ai même pas fait voter toute ma famille!
À votre avis, pourquoi avez-vous obtenu ce prix ?
J’ai dû ne pas être trop mauvais pendant le mois, non?! Ce n’est pas le plus important, je pense d’abord aux résultats de l’équipe. Mes performances viennent après.
Il y a un match où vous vous êtes quand même signalé…
Celui sur le terrain du Fola! Ça tombait bien, pour une fois que j’avais des amis de Lyon qui étaient là, ma prestation a été convaincante. Et puis il y a eu ce but. Le coach (Carlo Weis) nous avait dit qu’il pourrait y avoir de la place en profondeur et j’en ai profité. Je me souviens même qu’en deuxième période, j’aurais pu inscrire un doublé, mais ma tentative des six mètres est passée à côté.
Pouvez-vous nous raconter ce but ?
Je me souviens de m’être appuyé sur un milieu, qui a dû faire un une-deux avec plusieurs coéquipiers avant de me remettre le ballon dans la course. Je me suis alors retrouvé dans le dos des défenseurs adverses, face au gardien. Et là, c’était l’œil du tigre et grosse frappe! J’ai tiré à ras de terre dans le petit filet opposé, une vraie réalisation d’attaquant. C’est plutôt marrant, car j’avais mis exactement le même but contre le Fola avec Hamm il y a quelques saisons.
Marquer pour un défenseur, ce n’est pas commun. Mais vous, vous êtes habitué à évoluer à différents postes, non ?
Cette saison, j’ai commencé plutôt arrière gauche puis je suis passé ailier gauche contre Differdange. Depuis, je suis arrière droit. Ça ne me dérange pas de bouger, je suis quelqu’un de polyvalent, l’entraîneur choisit. J’avoue quand même avoir une préférence pour le poste de latéral, c’est là où j’ai été formé et où je me sens le mieux, peu importe le côté.
Mais vous aviez connu un début de saison compliqué avant de briller sur le terrain…
Je m’étais fait une déchirure à la cuisse cet été. Je suis quelqu’un d’assez fragile au niveau des ischio-jambiers. Je fais beaucoup de renforcement, mais ce n’est pas toujours suffisant. Quand j’enchaîne les trajets pour aller à l’école à Metz (il est en troisième année de génie civil), les cours et l’entraînement, ce n’est pas toujours évident. En ce moment, ça tient. J’espère que ça va durer.
Depuis, tout va bien avec la Jeunesse, où vous êtes arrivé cet été après trois saisons à Hamm. Comment s’est passée votre adaptation ?
Je me suis adapté très facilement, d’autant plus qu’il y avait pas mal d’anciens joueurs de Hamm et que je connaissais aussi l’entraîneur de là-bas. Le groupe est jeune avec quelques cadres comme René Peters, Marc Oberweis ou Adrien Portier. Ça se passe très bien, on est tous dans le même état d’esprit.
Vous êtes arrivé avec votre ancien partenaire Patrick Stumpf, déjà auteur de sept buts en Division Nationale cette saison. L’attendiez-vous à un tel niveau ?
Je suis vraiment content pour « Stumpfi » et s’il marque, c’est peut-être aussi parce que l’équipe autour de lui le sert bien! J’espère qu’il ne va pas s’arrêter là, car on a besoin d’un grand attaquant. Lui, c’est quelqu’un qui se donne énormément sur le terrain et je sais qu’il est triste quand il ne marque pas.
Jusqu’où peut aller cette Jeunesse, actuelle 4 e et invaincue depuis fin août et la défaite à Differdange (3-1) ?
Très haut. Je suis quelqu’un d’optimiste et d’ambitieux dans la vie. Quand j’ai reçu une offre de la Jeunesse, beaucoup m’ont dit de ne pas y aller, que je n’y gagnerais rien, etc. Je suis quand même venu et je crois qu’on peut faire très mal avec un tel état d’esprit. On est sur une bonne dynamique, ça va bien. Moi, je n’ai pas peur de le dire : je joue pour le titre, la Coupe, tout! J’ai faim de titres.
Même une deuxième distinction de joueur du mois alors !
Je ne sais pas si ça a déjà été fait, je pense que oui (NDLR : non). Pourquoi pas, tant que l’équipe gagne, je suis preneur !
Entretien réalisé par Thibaut Gagnepain