Le F91 est la dernière équipe du continent à ne pas avoir perdu en championnat.
Avant de se rendre à la Frontière, où elle avait giflé la Jeunesse (0-5) en fin d’année dernière en Coupe, et où elle l’avait emporté 0-4 la saison passée, l’équipe dudelangeoise peut s’enorgueillir de ce titre honorifique qu’elle serait largement prête à sacrifier pour retrouver la couronne de champion en fin de saison.
Douze victoires, trois nuls. Leur restent onze parties cette saison en Division nationale et bien évidemment, les Dudelangeois… «n’en parlent pas», jure Joël Pedro, leur inamovible meneur de jeu. De quoi? Mais de leur invincibilité parbleu. Comme si le sujet était banal ou pire, comme si l’évoquer pouvait enrayer la mécanique céleste qui les empêche de perdre depuis le 2 août 2015.
«Je ne sais pas si ce serait prendre un risque que d’en parler, reconnaît Joël Pedro, mais voilà, on ne le fait pas et cela prouve qu’on est dans le bon état d’esprit.» L’état d’esprit du F91, à l’heure actuelle, c’est d’être la dernière équipe d’Europe à être invaincue dans son championnat. Le savaient-ils seulement? Cherchent-ils les chiffres dans l’intimité de leur chez-soi, loin d’un vestiaire qui n’en fait pas toute une histoire? Le fait est là, à portée de clic : ils sont désormais seuls, dans les championnats de 1re division européens à ne pas avoir encore goûté à la défaite.
«La 2e partie de saison sera bien plus dure»
«Nous, tout ce qu’on veut, c’est finir champion, tranche Jerry Prempeh, défenseur aussi intransigeant sur le terrain que dans l’attitude à conserver en dehors. Finir la saison invaincu, oui, ce serait un beau challenge mais je ne sais pas pourquoi, personne n’en parle. Ce serait un beau record, ça ferait plaisir, mais seulement si on remporte le titre à la fin.» Les lieux communs, visiblement, ça aide à rester concentré sur son sujet. Et le sujet du jour, c’est de retrouver un F91 qui maîtrise son sujet à la Frontière, demain, en match avancé de la 16e journée, un peu mieux que cinq jours plus tôt contre Strassen (1-0).
«On n’était pas dans notre meilleur jour, analyse Pedro. Mais c’est là aussi qu’on montre notre force, qu’on voit notre stabilité et notre solidité.» Effectivement, balloté en deuxième période, non seulement le leader n’a pas perdu mais en plus il a gagné. «C’était à cause du style de Strassen, de leur jeu direct», avance Prempeh. Et cela a suffi aussi à prouver que bien qu’invaincue, cette équipe de Dudelange ne maîtrise pas encore tout et tout le temps. Que si sa devancière de 2007/2008 sera encore devant au nombre de points pris au terme de la 16e journée (même si elle avait déjà perdu une fois au même stade), c’est qu’elle est encore largement perfectible et que l’invincibilité sur toute une saison, c’est encore très très loin. D’autant que, comme le craint Prempeh, «la 2e partie de saison sera bien plus dure que la 1re. Tout le monde va vouloir nous battre maintenant». On vous rassure messieurs : avant aussi, et cela ne vous a pas empêchés d’en être là…
Julien Mollereau
c’est faux, l’Etoile Rouge de Belgrade est aussi invaincue dans son championnat.