Michael Schenk, président de Wiltz, fermera un Géitzt presque centenaire samedi.
Avant de partir pour Weidingen, le club organise un match de gala avec les équipes finalistes de la Coupe en 2001 pour un Wiltz – Etzella très couleur locale.
On est un peu tristes», avoue Michael Schenk au moment de faire les valises. Au moins, joueurs, staff et dirigeants du FC Wiltz auront mis un point d’honneur à clore l’histoire de ce lieu de mémoire sur un succès, dimanche dernier, contre Strassen (1-0) après avoir été battus lors des trois premiers matches de la saison. Ce petit détail statistique n’empêchera pas le président du club wiltzois d’essuyer sa larme, samedi, au moment des adieux définitifs, en gardant à la bouche certains lieux communs qui collent aux basques de l’endroit : «C’était toujours difficile de venir ici pour les adversaires. Ils avaient du respect. En hiver, avec la pelouse, c’était difficile de jouer au foot mais ce n’était pas si mal pour nous.» Aveu naïf et cocasse, mais qui explique aussi le charme désuet dont était porteur cette minuscule enceinte enclavée, derrière la ligne de chemin de fer. «Cela restera toujours un petit terrain mythique.»
Des fans veulent leur bout de pelouse
Oui, c’est bientôt fini. Le Géitzt va disparaître. Le fonds de logement a tout racheté et bientôt, là où le hargneux Haris Faljic a expédié ses plus jolis tacles des dernières saisons, se dresseront de simples maisons, qui auront poussé sur un lieu de mémoire. «Mon plus beau souvenir, lance Schenk, c’était justement la qualif pour la finale en 2001. Je crois me rappeler qu’on avait gagné 1-0 contre Mertzig. J’avais 14 ans.» Cela lui collera peut-être des papillons dans le ventre de revoir cette génération 2001 se frotter à Etzella, qui l’avait battu (5-3) jadis dans cette finale 100 % nordiste.
À pas encore 30 ans, le président wiltzois aurait du mal à tenir un discours de «vieux con». La nostalgie, il veut bien, mais pas si cela cache l’essentiel : le développement du club. «Les installations étaient vraiment trop vieilles. Le nouveau complexe va apporter de nouvelles opportunités, une nouvelle euphorie. Et cela va faciliter grandement notre travail avec les jeunes.» Oui, mais ces prochaines semaines, il va aussi falloir prendre soin des anciens, qui vont prendre une sacrée gifle. Certains, glisse le président, ont déjà demandé s’ils pouvaient récupérer un morceau de pelouse. Le club, lui, aimerait bien récupérer une pierre de l’édifice et «l’exposer dans la nouvelle buvette». «Je pense qu’on va avoir le temps de bien réfléchir pour prendre la plus belle possible, rit Michael Schenk. Les travaux de démolition ne sont pas pour tout de suite.» À la limite, tant mieux. Le temps de s’habituer…
Julien Mollereau