[7e journée] Dan Santos est persuadé que son équipe va réussir à «se sauver». Il en a le pressentiment, même si les temps sont durs.
La défaite sur la pelouse du RFCU, dimanche dernier, est-elle digérée ?
Dan Santos : C’est une défaite volée.
Vous faites référence à cette main de Jahier dont tout le monde parle et que l’attaquant nie avoir mise ?
Mais cette main elle est claire et nette. Seulement, sans vidéo, c’est impossible à prouver. Jahier s’en est vanté dans les couloirs auprès de coéquipiers qui sont amis avec certains de nos joueurs. Moi, sur l’action, j’ai eu un doute mais je n’ai pas réagi. C’est en voyant certains de mes joueurs aller le voir que je leur ai demandé ce qu’il se passait et c’est là qu’ils m’ont expliqué.
C’est parole contre parole quoi !
Mike Schneider, c’est le bon dieu, un monstre de fair-play. Lui m’a dit : « Mais coach, c’est incroyable que personne ne le voie ! » Je suis allé voir l’arbitre qui m’a répondu : « Je suis mieux placé que vous. Depuis votre banc, vous ne pouvez rien voir. » Alors bon, je ne discute plus.
Au RFCU, on vous accuse d’avoir perdu votre sang-froid, d’avoir adressé un bras d’honneur à la tribune…
Je ne veux pas faire trop de commentaires là-dessus. On a égalisé à la 86e minute, j’ai exulté avec le bras en l’air. Après si certains l’ont interprété comme un bras d’honneur…
Cette défaite a-t-elle fait mal à votre vestiaire ?
Autant que celle du Titus. Elle a fait mal, oui, parce qu’on méritait largement un point. Mais mon équipe est blessée, pas abattue. Et une bête blessée, ça peut faire très mal.
On fait, à une moindre échelle, un peu le même constat pour vous que pour le Progrès : eux, ça joue très bien mais ça ne gagne pas assez souvent. Vous, ça joue bien mais ça ne gagne pas.
Oui. On n’arrive pas à concrétiser. On manque d’expérience et notre cadre est trop petit pour compenser certaines absences. Voilà, on a nos deux défenseurs centraux qui manquent. Alors je bouche un trou, mais cela en ouvre un autre au milieu. C’est malheureux mais maintenant, il va falloir prendre le maximum de points possibles et attendre l’hiver pour faire deux recrues.
Vous ne pouviez pas les faire cet été ?
On ne voulait pas de trou dans le budget. Aujourd’hui, on pourrait se le permettre alors on va faire venir un défenseur central et un joueur à caractère offensif. Ce serait impossible de faire ça au pays : aucune des équipes du bas de tableau ne nous en prêtera et on ne pourra pas payer un joueurs du top 5. Donc…
Differdange, ce samedi, c’est trop costaud à l’heure actuelle pour espérer faire quelque chose avec cette équipe déplumée et en manque d’expérience ?
Il nous est possible de faire quelque chose contre n’importe qui, mais c’est contre Käerjeng, Rumelange, Rosport ou Mondorf qu’on doit absolument prendre des points.
Ça commence à vous faire peur ?
Je suis convaincu qu’on va se maintenir. J’ai un pressentiment que ça va bien se passer.
Il faudrait récupérer vos défenseurs centraux déjà, non ?
Sauf très mauvaise surprise, ce sera après la trêve internationale. Cela me permettra enfin de mettre tous les joueurs à la place qui devait être la leur durant la préparation. Car, à l’heure actuelle, mon milieu est trop faible.
Ça ne vous a pas donné envie de faire redescendre tout le monde d’un cran, d’être moins joueur et de chercher à bétonner, en attendant des jours meilleurs ?
On n’arrivera pas à le faire. J’ai trop de joueurs à vocation offensive qui joueraient contre nature. Ça les bloquerait mentalement. Ces garçons, même reconvertis, n’auraient plus le niveau de la DN en tant que défensifs. Tous ne sont pas des Mike Schneider ou des Arantes, capables de jouer indistinctement tous les postes…
Entretien avec Julien Mollereau