Grâce à une victoire maîtrisée et des leaders offensifs inspirés lors de la 9e journée de BGL Ligue, la Jeunesse a logiquement battu Wiltz et s’est rapprochée du «big four». Cinquièmes à deux longueurs dupodium, les Eschois ont de quoi nourrir des ambitions pour cette fin d’année 2015. Surtout que le calendrier (Rosport, Strassen, le RFCU et Hamm) n’est pas insurmontable.
Personne n’avait prévu d’oublier la Jeunesse pour les places européennes qui seront distribuées en fin de saison, et ça tombe bien. À la faveur d’une victoire qu’elle a remportée de la manière la plus logique qui soit hier face à Wiltz, la Vieille Dame a non seulement doublé le Progrès et posé son souffle sur la nuque de Strassen, mais aussi laissé dans son rétroviseur le RFCU et Hamm. Alors oui, le F91 et le Fola semblent encore hors de portée cette saison, mais ce n’est pas à ce duo de mammouths qu’il faut que les Bianconeri se comparent.
Ce n’est pas un hasard si les deux seules défaites eschoises de la saison ont été concédées à Dudelange et au Fola. Cela veut dire deux choses : que la Jeunesse est loin de ces deux-là, mais que personne d’autre ne lui est vraiment très supérieur.
Oberweis n’a pris qu’un but à la Frontière
Des tribunes, Jean Cazzaro a dû se frotter les mains en voyant sa Jeunesse gagner grâce à son mercato. C’est d’abord Grégory Molnar, d’un enchaînement contrôle/plat du pied de grande classe des dix-huit mètres, qui a ouvert le score (1-0, 34e ) à un moment où on se disait que Wiltz tenait plutôt bien la baraque… D’une manière générale, Molnar incarne quelque chose de très positif depuis son retour de suspension : une envie d’aller vers l’avant permanente et détectable dès son contrôle, voire dès sa prise d’information. Un truc dont on est certain de l’aspect contagieux, puisqu’il n’existait pas durant son absence.
Momar N’Diaye a aussi été excellent dimanche et après avoir rappelé qu’il était un excellent tireur de coup franc (mais mal payé) en première période (11e et 22e ), il s’est réconcilié avec les coups de pied arrêtés en transformant un penalty qu’il avait lui-même concédé, après s’être frotté à la faucheuse Babacar Sène (2-0, 55e ). L’ancien Messin a ensuite eu son huitième but de la saison au bout du pied, mais il lui a manqué un crampon pour convertir l’offrande de Corral (73e ). Le courant est une nouvelle fois passé à merveille entre ces deux-là sur une combinaison géniale sur coup franc, mais la frappe de N’Diaye a cette fois-ci fini à côté. Corral butait une dernière fois sur Ruffier (83e ) dans une position avantageuse.
Pour le symbole, l’ancien de la maison Mirko Albanese n’était pas loin de réduire la marque, mais se heurtait à un Marc Oberweis d’humeur horizontale (67e ). C’est d’ailleurs, là, la seule véritable occasion wiltzoise, ce qui ne veut pas dire que les Nordistes ont refusé le jeu. Ils ont même prouvé – même s’il fallait bien ouvrir les yeux pour le voir – qu’ils avaient changé de visage, une transformation nécessaire compte tenu des dimensions de leur nouveau terrain de Weidingen qu’ils inaugureront pour la première dimanche, contre le RM Hamm Benfica.
Alors franchement, on pardonne volontiers cette période de réglage offensif, surtout hier, sur une pelouse de la Frontière où, en cinq matches, le Differdangeois Omar Er Rafik est le seul à avoir réussi à marquer. Puisque les fondations sont si solides et que les attaquants commencent à envoyer du jeu, la Jeunesse a tout à fait le droit de regarder vers le haut.
Matthieu Pécot