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[BGL Ligue – 8e j.] Differdange s’en sort bien


Premier triplé de la carrière de Dejvid Sinani en Division nationale. Et contre son petit frère, Danel, quoi de plus beau ? (photo Mélanie Maps)

Alors qu’il menait 2-0 et qu’il évoluait à onze contre dix, le FCD03 a bien failli perdre des points face au RFCU (3-2).

Differdange a bien failli faire la très mauvaise affaire de cette 8e journée. Ou plutôt, il a failli, justement, ne pas faire la bonne affaire. Puisque son succès du jour, foncièrement mérité vu le nombre d’occasions de buts qu’il s’est créées, mais plutôt immérité au vu du laxisme dont il a fait preuve, lui permet surtout de mettre l’un de ses principaux concurrents pour le podium, la Jeunesse, à sept points, avant la venue du F91 au Parc des sports d’Oberkorn le week-end prochain. Et ce n’est pas anecdotique.

Ce n’aurait pourtant pas été totalement immérité que Differdange se fasse reprendre de volée. Très créatif offensivement sous l’impulsion, notamment, d’un Almeida difficilement tenable côté gauche ou encore d’un Sinani survolté à la baguette, il a affiché une suffisance insultante devant le but et un manque consternant d’envie en deuxième période. Se faire secouer par une équipe à dix et menée 2-0 à la pause, c’est une faute de goût.

Mais le RFCU n’y est pas pour rien non plus. Voilà une équipe qui a accroché longtemps le F91 il y a deux semaines (2-1) et confirme, après avoir fait douter le Progrès chez lui (2-1) et battu la Jeunesse (1-2), qu’entre les grands (ou supposés grands) et lui, l’écart s’est un peu resserré.

Quatre fautes, un rouge, deux penalties

Car il n’est généralement pas possible de survivre à un ratio comme ça : à la mi-temps, le RFCU a commis quatre petites fautes (trois fois moins que Differdange), mais elles lui ont déjà coûté deux cartons jaunes, un rouge et deux penalties. Le FCD03 a eu la gentillesse de rater par Er Rafik une des deux tentatives. Sinani, déjà auteur d’un coup de fusil magistral le long du poteau après une perte de balle d’Hennetier et un service impeccable de Franzoni (1-0, 15e), a mis l’autre au fond sans trembler, même si Ruffier est encore parti du bon côté (2-0, 45e).

Alors que le RFCU n’a pratiquement rien montré durant 45 minutes malgré une réorganisation complète de son attaque à mi-chemin, Differdange va le remettre gentiment en selle. On est quelque part entre le relâchement coupable et la faute professionnelle, ce qui, pour des amateurs, reste un comble.

Il y a déjà le versant «laxisme devant le but». Après avoir déjà fait obstacle à Er Rafik en première période, Ruffier remporte deux nouveaux duels contre des attaquants differdangeois seuls face à lui et arrivant lancés. Luisi d’abord (48e), bastos enfin (90+1). Ces deux actions-là sont à charge. Pas comme la tête impeccable de Vandenbroeck que le portier sauve sur sa ligne d’un réflexe dingue (53e) ou le coup franc sur le poteau de Sinani qu’Er Rafik, seul aux six mètres, ne peut prolonger au fond de la tête (50e).

Il y a ensuite le versant «comment se faire déstabiliser défensivement par une équipe en infériorité numérique». À trois contre cinq, alors que tout le monde est à l’arrêt, le FCD03 va ainsi parvenir à relancer la rencontre en concédant un penalty sur un centre figé de Nouidra et une volée improbable (et en déséquilibre) de Jahier, freinée par la main de Jänisch. Le grand attaquant transforme la sentence (2-1, 52e). S’ensuit un gros quart d’heure invraisemblable de sauve-qui-peut général durant lequel les hommes de Smaïli, maîtres du ballon, se créent un nombre d’opportunités qui dépasse l’entendement. Jahier rate un contrôle qui lui aurait permis de se présenter seul devant Weber (63e) tandis que l’autre Sinani, le petit, expédie une première volée au ras de la barre (58e) avant de régler la mire et de viser cette fois-ci à ras de terre pour égaliser (2-2, 68e).

Heureusement pour Differdange, son grand frère est en état de grâce. Puisque ses coéquipiers ne profitent pas de ses passes décisives en puissance, il va finir le boulot tout seul, comme un grand : l’entrée en jeu d’un Caron toujours aussi tranchant depuis le début de saison, lui permet de réceptionner en empereur un centre en retrait sur lequel il n’a plus qu’à déployer son plat du pied (3-2, 76e). Differdange a eu chaud, mais Differdange reste invaincu. Et au contact des costauds de devant.

Julien Mollereau

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