La journée de ce week-end pourrait donner des tendances lourdes : le FCD03 est menacé de ringardisation, l’attaque dudelangeoise doit enfin marquer le coup, le Progrès va devoir tenir son nouveau standing sans son patron Ismaël Bouzid, la Jeunesse doit absolument entamer sa folle remontée…
Déjà huit points d’écart entre la Jeunesse Esch et le Fola, leader. MaisDifferdange est aussi dans la charrette et le Progrès pourrait s’y retrouver.Le F91 lui, doit enfin marquer plus.
LA JEUNESSE VISE «LE MAXIMUM DE POINTS POSSIBLES»
La Vieille Dame s’est fait reprendre de volée en cette fin du mois de septembre. Elle sort d’un 4 points sur 12, n’a pas réussi à battre le moindre club européen et a fait étalage d’un certain manque d’ambition (mais pas de sérieux) contre Differdange. Huitième, c’est loin de ce qui était prévu au début de la saison, dans l’opération reconquête lancée par Carlo Weis, mais le technicien n’est pas plus mauvais que les autres en mathématiques et il va désormais affronter, avant la trêve hivernale, Mondorf, Wiltz, Rosport, Strassen, le RFCU et Hamm. Soit tous les promus (même s’ils sont tous devant lui aujourd’hui), deux relégables et un Mondorf qui n’appartient à aucune de ces catégories mais est à sa portée.
Objectif du club : faire le maximum de points possibles. « Si on les prend tous, s’enflamme même Carlo Weis, on sera sur le podium. » La Jeunesse est-elle capable de signer un 18 sur 18 pour finir l’année 2015? On l’a en tout cas vue faire ses devoirs en début d’exercice contre Grevenmacher (0-2) et Etzella (6-0). Mais elle ne peut pas se contenter du rythme offensif affecté ces dernières semaines. Il va lui falloir prendre de l’ampleur dans le sillage d’un Grégory Molnar impressionnant contre Differdange, mais bien trop seul.
Le challenge de Carlo Weis, qui a trouvé un système défensif porteur : dynamiser son attaque. Remettre, peut-être, N’Diaye dans l’axe, en finir avec en entrejeu trop frileux pour attaquer ces matches ultra-importants en se mettant en position de les dominer et de les remporter. Car la Vieille Dame n’a pas le droit de se planter plus d’une fois d’ici à la fin d’année si elle veut rester au contact.
LE FCD03 AU RÉVÉLATEUR DU RM HAMM «BARCELONE »
Differdange est à cinq points du podium et n’a toujours pas affronté deux écueils majeurs : le derby differdangeois face au Progrès (18 octobre) et le F91 (8 novembre). C’est gênant parce que Marc Thomé avait fixé, il y a deux semaines, un objectif très clair : neuf points sur neuf contre la Jeunesse, Hamm et le Progrès, soit autant de matches extrêmement compliqués à aborder.
« Et là, on va rencontrer le plus fort de tous ces trois adversaires », s’inquiète Marc Thomé, qui a vu le récent Hamm – Fola et s’est persuadé que la réalité des Benfiquistes, ce n’est pas cette première période empruntée durant laquelle Dino Toppmöller avait tenté un coup en alignant un inhabituel milieu en losange, se privant de Umlauf et Stumpf. Mais plutôt la deuxième période, sommet de virtuosité dans l’animation, de beauté offensive, contre le champion en titre, débordé de toute part.
Clairement, le FCD03 va mieux qu’au lancement de la saison, mais il n’a pas encore trouvé un rythme de croisière qui le prémunisse contre un Hamm de ce niveau. Seul point à son avantage, la naïveté criminelle du bloc défensif des Hammois. Avec un Er Rafik vicieux, cela peut changer bien des choses. Il faudrait espérer pour le dernier vice-champion, où il risque de pouvoir dire bye-bye au titre (son objectif avoué de début août) dès la fin de l’automne.
LE PROGRÈS TIENDRA-T-IL SANS BOUZID?
Depuis cet été, on ne parle plus forcément du Progrès que comme une équipe occupée à jouer au football. Elle défend surtout diablement bien et c’est en grande partie grâce à l’émergence de son nouveau capitaine, Ismaël Bouzid. L’exclusion très sévère de ce dernier contre Mondorf le week-end passé arrive au plus mauvais moment, avant une visite au Fola et une attaque très impressionnante depuis la coupure internationale.
Or tout comme la Jeunesse, tout comme Differdange, les Niederkornois n’ont pas été foutus de gagner un match phare. Or ce n’est plus une question de devenir légitime à ce niveau, c’est un besoin vital pour rester dans le top 4. Pour Olivier Ciancanelli, c’est tempête sous un crâne. Car devant, il devrait aussi sûrement avoir à fonctionner sans Rossini, touché à une cheville. Alors quoi, dès qu’un ou deux éléments manquent à l’appel, le Progrès redeviendrait une équipe presque ordinaire? On va vérifier ça ce samedi.
LE F91 DOIT REDEVENIR ULTRA-DOMINATEUR
Contre la pire défense de Division nationale, un Etzella par ailleurs au bord de la crise de nerfs, on aurait du mal à comprendre que le F91 ne profite pas de l’occasion pour se remettre en confiance. Sur les quatre dernières journées, son impressionnante armada offensive tourne à un but de moyenne et il ne peut pas se cacher derrière les 10 points sur 12 que cela lui a rapporté. Il n’a pas le droit.
Car ce rendement faiblard est le symptôme d’une difficulté à faire vivre son sytème et Dudelange, lentement mais sûrement, est redevenu moyen. Oh ça, Michel Leflochmoan a du temps devant lui et c’est logique vu le boulot nécessaire à la reconstruction d’une équipe surtout chamboulée dans le secteur offensif (Adler, Marques, Ibrahimovic sont arrivés) et aux résultats qui sont actuellement les siens.
Mais on pourrait commencer à s’inquiéter s’il ne reprend pas nettement le contrôle des opérations. À continuer sur ce rythme, à glaner des points parfois non mérités (Jeunesse), à s’imposer sur la plus courte des marges avec un poil de chance (Progrès, CSG), il finira invariablement par se faire surprendre.
Pas le choix : il doit redevenir ultra-dominateur et mettre enfin plus d’un but entre lui et des équipes théoriquement largement inférieures.
Julien Mollereau