La Jeunesse a encaissé son premier but et subi sa première défaite de la saison, mais sort grandie de ce choc sur la pelouse du F91.
Même si la manière va un peu mieux, la Jeunesse n’arrive toujours pas à battre les grosses cylindrées. La voilà déjà à cinq points du Fola à trois semaines du derby.
Ça ne lui fera sans doute ni chaud ni froid, à Marc Oberweis, de savoir que s’il n’est plus invaincu cette saison, c’est à cause d’un bijou de Nakache des 20 mètres et de l’extérieur du pied droit (1-0, 17e) sur lequel il ne peut pas grand-chose. Le résultat est le même : la Jeunesse n’est plus ni invincible ni invaincue cette saison.
Pourtant, cette fois, elle ne va pas baisser la tête ni s’autoflageller. Lancée dans un nouveau cycle, avec une nouvelle politique sportive et des hommes neufs, elle a montré lors de son premier grand test de la saison (le Progrès en était un, mais sur une première journée, le choc est considérablement atténué) qu’elle a fait le bon choix cet été et que le podium est, pour elle, un objectif très raisonnable. On n’est plus, mais alors plus du tout, dans le constat froid et implacable des deux dernières saisons, dans la certitude que tout lui échappe et qu’elle perd lentement pied face aux grands de la Division nationale.
Deux tirs au but à… sept à la pause
Tout ça, c’est bien beau, mais elle aurait sûrement préféré ramener quelque chose de son déplacement à Dudelange, la Vieille Dame. Et elle a eu bien des occasions de le faire. Passé vingt premières minutes de domination du F91 et même si elle courait alors déjà derrière le score, il y avait matière à rêver d’être à égalité, voire devant, à la pause. Schnell reprend ainsi Corral d’un tacle glissé à la dernière seconde (10e). Puis Deidda tergiverse devant Joubert et se fait contrer… à deux reprises par un défenseur revenu en catastrophe (21e). Le petit attaquant, tout seul au point de penalty sur un centre de Kintziger, se précipite un peu et expédie sa tête plongeante au-dessus (35e).
Pas souverain, Dudelange? Il faut dire que si son match nul la semaine passée à Strassen (2-2) n’a interpellé quasiment personne, c’est parce qu’il a été concédé contre un promu dont les performances depuis plus d’un an semblent le rendre dangereux pour presque tout le monde. Mais il ne faut pas s’y tromper : c’était une contre-performance notable pour une équipe qui s’est lancée dans ce championnat pour récupérer le titre.
Face à la Jeunesse, l’équipe de Michel Leflochmoan a déjà une marge de manœuvre réduite et, on le sent assez vite, toujours un petit manque d’assurance. Les chiffres, à la pause, picotent d’ailleurs un peu les yeux : elle a tiré deux fois au but contre sept fois pour la Vieille Dame et continue de traîner comme un boulet son manque de réalisme offensif : quand elle ne marque pas vite, elle continue de gamberger.
Hors le manque de réussite d’«Ibra» contre ses anciennes couleurs (un tir trop enlevé en position pourtant idéale à l’entrée de la surface), tout juste les Dudelangeois peuvent-ils brandir un arbitrage pas à leur avantage, même s’il n’est pas odieux non plus. À la 7e, Monsieur Bourgnon annule l’ouverture du score d’Ibrahimovic pour une position de hors-jeu longuement discutée avec son assesseur, avant de décider de ne pas accorder de penalty sur un mouvement d’épaule très suspect de Menessou dans la surface (13e) et sur un accrochage de Kintziger sur un appel de Pedro (51e). «Je comprends l’arbitre, relativisera Nakache après le match. Il n’est jamais facile de siffler un penalty sans certitude dans ce genre de match au sommet.»
Deidda continue son gâchis
Les deux équipes se regardent les yeux dans les yeux au retour des vestiaires. À une tentative de Dikaba qui force Oberweis à une claquette (53e), Menessou répond par une merveille de ballon travaillé en première intention de l’angle de la surface qui percute l’équerre de Joubert (56e). À une nouvelle double chance offerte à Deidda, idéalement placé au point de penalty (59e), Cruz répond par une tête piquée qu’Oberweis sauve sur sa ligne (68e).
Mais c’est à la Jeunesse que revient la toute dernière occasion de but. Do Rosario est miraculeusement face au but et sans opposant lors d’un gros cafouillage dans la surface de réparation dudelangeoise, mais son tir prend encore de plein fouet un défenseur, qui dévie en corner (90e). Gagner en souffrant, cela doit faire partie, aussi, de la thérapie du F91. De la même manière que perdre en méritant bien plus doit faire du bien au moral des Eschois…
Julien Mollereau