[BGL Ligue, 26e j.] FC Differdange 03 : un dernier vol sur « Air Rafik » ?

Omar Er Rafik tourne ce dimanche une page de six années d’exploits au FC Differdange 03. Manque juste un titre de champion.

Voilà, dans 90  minutes, c’est fini. Le départ d’Omar Er Rafik ne sera pas comme n’importe quel autre joueur  : avec lui se ferme une parenthèse enchantée de six années qui aura valu essentiellement, aux yeux du grand public, pour les épopées européennes à répétition du club differdangeois. Cela ne veut pas dire qu’elles prendront fin avec le départ de l’attaquant au F91, cela ne veut pas dire qu’il n’a apporté que cela à son club depuis son arrivée en 2011.

Mais son nom est à ce point associé à la lente et inexorable ascension du FCD03 vers les sommets que forcément, les nostalgies vont se réveiller dès le coup de sifflet final et quel que soit le résultat. Avec cette question encombrante que tout le monde se pose  : Differdange mettra-t-il du temps à se remettre de son départ?

Omar Er Rafik, il est vrai, pèse lourd. Quelque 149  matches et 99  buts en DN, 22  matches et 15  buts en Coupe d’Europe. Mais jusqu’à présent, l’histoire retiendra, donc, surtout ses réalisations continentales, qui ont souvent été synonymes de qualification.

Le Français aimerait sûrement soigner sa légende personnelle à l’échelle du pays avant de partir. Lui qui n’a jamais été décisif lors des finales de Coupe remportées par le FCD03, lui qui a alimenté son compteur buts en DN et aidé ses coéquipiers à se rapprocher de l’excellence, se retrouve désormais, comme eux, à 90 minutes d’un tournant majeur de l’histoire du club. Et de sa carrière. C’est toujours plus impressionnant quand deux temps bien distincts se percutent.

«Omar est symbolique»

« Moi je ne crois pas que ce soit la fin d’un cycle, interpelle Geoffrey Franzoni, qui ne lie pas le départ de son attaquant avec l’absolue nécessité de remporter le titre maintenant sous peine d’avoir à attendre encore très longtemps. C’est certain qu’il faudra recruter pour ne pas régresser, mais on peut le faire parce qu’on progresse d’année en année. Oui, Omar est symbolique parce qu’il nous mettait toujours le but qu’il fallait, mais même lui, il a dû avoir un peu de chance de temps en temps. »

Ah, l’idée est neuve. Lier la réussite incroyable d’Er Rafik, non pas à son seul talent, qui est indéniable, mais aussi à la montée en puissance de l’équipe, qu’il a accompagnée, renforcée, mais dont il a aussi bénéficié.

Reste qu’il est le seul, de cet effectif, à avoir vécu comme une star ces six dernières saisons. Le seul à avoir sa chanson personnelle, née dans les tribunes et récupérée par le vestiaire, qui la lui a chantée à chaque fois qu’il se montrait décisif, c’est-à-dire souvent.

« Quand on pense à Omar, on pense immédiatement à la Coupe d’Europe », sourit Tom Siebenaler. Lui, tout autant qu’Omar aimerait tellement qu’on pense à «champion 2017» en évoquant ce nom, dans les années à venir… « Le départ de notre meilleur joueur peut être une source de motivation pour les prochaines saisons. Cela nous donnera l’occasion d’évoluer vers encore plus de solidarité, de ne plus dépendre de lui à certains moments», hasarde encore le défenseur central qui ne masque pas une certaine tristesse  : « C’est un joueur mais aussi un homme qui impose le respect. Il a toujours été là pour ses coéquipiers et a toujours été très honnête, même par rapport à son transfert à Dudelange. »

Par honnêteté, par respect, on jurerait bien qu’Omar échangerait ses buts d’Utrecht, de Bala Town, de Tromso pour un petit but de raccroc face à Rosport. Un qui pèserait plus que tous ceux qu’il a inscrit en six ans en rouge et noir…

Julien Mollereau

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