[BGL Ligue – 24e j.] N’Diaye (F91) : « Un joueur n’habite nulle part »

De retour sur les pelouses de DN depuis ce dimanche, le Dudelangeois Momar N’Diaye retrouvera ce week-end son ex-équipe de la Jeunesse.

Le week-end dernier, tout s’est passé exactement comme on l’espérait dans les rangs dudelangeois, avec une victoire face à Rumelange pendant que Differdange et le Fola se neutralisaient…

Momar N’Diaye : Oui, on peut dire ça comme ça. On se devait de l’emporter et on l’a réussi. Après, on a regardé ce que cela a donné dans l’autre rencontre. On a d’abord entendu que les Eschois menaient, puis que Differdange avait égalisé. On était contents d’entendre dans le vestiaire qu’on reprenait la tête de BGL Ligue, mais ce n’est pas pour autant qu’il y a eu des cris de joie. On est forcément satisfaits de retrouver cette première place qu’on avait déjà longtemps occupée, mais on reste avant tout concentrés sur notre tâche, notre mission.

Mais vous avez désormais votre sort entre vos mains…

Tout à fait. Il nous reste trois finales à gagner pour être champions.

Vous allez affronter les deux clubs d’Esch, la Jeunesse et le Fola, deux équipes qui n’ont plus grand-chose à jouer dans ce championnat. Mais il reste le prestige des rencontres face à Dudelange, non ?

Je ne me permettrais pas de dire qu’ils n’ont plus rien à jouer. Et puis, lors de la dernière journée, on affronte une Jeunesse Canach qui jouera sans doute encore son maintien. Maintenant, vous avez raison de dire qu’il existe un certain prestige de l’emporter dans des matches comme Jeunesse-F91 ou F91-Fola. Ce sont toujours des sommets et de ce fait des matches particuliers.

Dimanche, ce sera quand même un peu spécial pour vous puisque vous effectuerez votre retour dans un stade de la Frontière où vous jouiez la saison dernière…

Un peu, oui. J’y ai vécu une saison qui s’est super bien passée. Mais vous savez, un joueur de foot n’habite nulle part. Et aujourd’hui, je joue à Dudelange (NDLR : où il a signé pour trois ans l’été dernier). C’est là que se situe ma tête.

Mais on entend beaucoup ces dernières semaines qu’elle pourrait à nouveau se situer à la Jeunesse la saison prochaine. Pour certains, ce serait même déjà réglé…

On le dit, j’en ai aussi entendu parler. Maintenant, si vous me posez la question, je vous réponds que personne au sein du club de Dudelange ou de celui de la Jeunesse n’a évoqué cette possibilité avec moi. Et puis, je me répète, j’ai une saison à terminer et je veux le faire dans les meilleures conditions possibles. Le prochain exercice, c’est encore très loin. Trop loin.

Vous vivez à Dudelange une saison (10 matches joués en championnat pour 1 seul petit but) qui doit être très loin de ce que vous deviez espérer en débarquant en juin dernier, non ?

Ce n’est pas vraiment ce que j’espérais, en effet. J’arrivais dans l’optique de surfer sur la vague de l’année dernière (NDLR : 24 buts inscrits en 25 matches pour le compte de la Jeunesse)… Mais il y a eu ma blessure à l’épaule qui m’a écarté des terrains à la mi-saison l’espace de trois mois et demi. Celle-ci se déboîtait souvent et le chirurgien a proposé d’opérer afin de la ressouder correctement.

C’est le seul facteur qui explique votre campagne en demi-teinte ?

J’ai toujours essayé de donner le meilleur de moi-même sur la pelouse. Après, c’est vrai que j’ai plus joué sur le flanc que dans l’axe, en tant qu’attaquant. Or, c’est là que je me sens le mieux. Cela a peut-être joué sur le fait que je trouve moins facilement le chemin de filets… Même si d’autres éléments qui évoluent aussi sur ces mêmes côtés, eux, y arrivent. Dans ma tête, je bosse toujours pour réussir à relever des défis, réussir ma saison. Cette année, pour le moment, c’est raté. Ou plutôt, on va dire qu’il me reste trois rencontres (quatre avec la Coupe) pour essayer de corriger le tir.

Contre Rumelange ce dimanche, vous avez joué vos premières minutes en championnat en 2017 ?

Oui. Avant ça, j’étais juste monté au jeu quelques minutes lors du quart de finale de la Coupe face à Differdange. Je reviens bien, je me sens en forme. Cela fait désormais un mois que je m’entraîne à nouveau normalement et je me sens prêt à jouer. Même 90 minutes. J’ai trop envie de disputer la rencontre de dimanche à la Frontière !

Entretien avec Julien Carette