Le Fola peut perdre le titre pour de bon s’il ne bat pas Differdange, dimanche après-midi, qui peut avoir moins de chances de le remporter s’il ne s’impose pas.
« Pour le moment, on est sûrs de jouer deux finales. Une ce dimanche et une le 28 mai. Si on veut en avoir une autre, on doit battre Differdange. » La troisième, sera éventuellement programmée le 14 mai, au stade Jos-Nosbaum, contre le F91 mais pour qu’elle ait un sens, battre le FCD03 est un impératif absolu et Jeff Strasser n’a pas d’autre choix, désormais, que d’assumer cette réalité mathématique qui dit que même en battant ses deux adversaires dans la course au titre, il pourrait ne pas être sacré et même terminer quand même troisième. « Mais la pression est plus forte sur les épaules de Differdange. Nous, cette pression-là, on la connaît et on sait faire, lâche encore Strasser. On va voir si eux aussi. Parce que dimanche, ce sera comme un match de Coupe… »
Le FCD03, paraît-il, reste cool. Au recadrage de Pascal Carzaniga, à la pause de son match du week-end passé contre Rumelange (2-0), les joueurs ont répondu par une sérénité à toute épreuve. Leur coach a même admis s’être fait lui-même virtuellement remettre en place. « Dans leurs yeux, j’ai senti qu’ils me disaient euh coach, calme, on mène 2-0… » On a du mal, pourtant, à imaginer que cette équipe qui n’a encore jamais été dans ce genre de situation ne pas avoir un peu les genoux qui se touchent au moment de monter au Galgenberg, rattrapée par la peur de tout perdre aussi près du but. « On ne va pas se voiler la face, c’est un grand tournant du championnat. Cette finale-là, mentalement, elle sera dure », admet Carzaniga, qui jure pouvoir se contenter d’un point mais qu’on ne peut pas croire une seule seconde, même avec la meilleure volonté du monde. « Si, parce qu’il reste encore neuf points à distribuer. Mais si Differdange gagne au Fola, je vous assure qu’il ne perdra plus un point d’ici à la fin de saison. »
Le F91 avait lâché des points ici
Sauf qu’à l’heure actuelle, le FCD03 est constamment ramené à sa condition d’adversaire de Dudelange. Il ne peut donc pas faire l’économie d’un parallèle basique : le F91 a lâché deux points au Galgenberg et en avait perdu deux autres à Mondorf, là où les hommes du président Bei iront jouer leur 25e journée. S’il fait mieux que son dauphin, il aura fait une grande partie du boulot.
Reste que le Fola est toujours en vie et que sa récente prestation en demi-finale de la Coupe face au RFCU (4-0) a marqué les esprits. Tout comme l’état de forme de ses attaquants. Ou la grosse diversité d’options envisageables par Strasser. « Ça ne m’embête pas, relativise Carzaniga. Ils ont quatre garçons pour trois postes et de toute façon, leur meilleur joueur cette saison, Françoise, sera sur le terrain. J’en parlerai à mes défenseurs centraux ou à mon latéral en fonction de l’endroit d’où il évolue. Ça ne change pas grand-chose : si mes joueurs sont à leur niveau, je ne me fais aucun souci. Mais après tout, il est peut-être normal que Strasser puisse penser que je ne saurai pas quoi faire puisque lui-même ne sait sans doute pas comment il va jouer… » Nous on sait, comment ils vont jouer. Tous. En stress. Parce que ce dimanche, c’est quitte ou double et qu’il n’y aura vraisemblablement plus moyen de se refaire après…
Julien Mollereau
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