BGL Ligue [22e J.] Le F91 a vraiment tout en main

Le F91, qui peut être sacré dans cinq jours au Fola, a signé dimanche sa 11e victoire en 11 matches à domicile. La main de Zinga et le penalty de Turpel (83e), auteur d’un triplé, ont permis d’entretenir cette dynamique.

Dudelange ira bien jouer sa première finale au Galgenberg, samedi. Le F91 a laissé un espace de trois ans entre son doublé de 2009 et celui de 2012. Il n’y en aura peut-être quatre entre le dernier réalisé sous l’ère Didier Philippe et celui que les joueurs de Michel Leflochmoan (qui était à la tête du navire en 2009) ambitionnent de réaliser dans un mois.

On nous a suffisamment répété que «le chemin est encore long» pour affirmer une chose : il n’a jamais été aussi court. Mais le match d’hier a accouché d’une victoire tellement douloureuse qu’il a permis de se souvenir d’une chose anodine mais capitale : l’effectif de «MLF» est composé d’êtres humains qui peuvent parfois rencontrer des défaillances.

Dimanche, c’était surtout le cas dans le repli défensif, le vrai point noir de la journée dudelangeoise. Ce n’est pas que Leflochmoan a le pardon plus facile qu’un autre, mais il n’engueulera pas ses joueurs en début de semaine au moment du débriefing. Car cette panne passe plus facilement quand on sait qu’à ce stade de la saison, les jambes peuvent être lourdes, surtout quand on a joué des prolongations en Coupe au milieu de la semaine (2-4 à Käerjeng). La sortie de Prempeh du onze de départ a aussi permis de comprendre pourquoi cette défense a autant pris l’eau face à Rumelange. Le défenseur central, qui s’est rendu au mariage de son frangin en banlieue parisienne le week-end, n’avait pas beaucoup plus dans les jambes que les treize dernières minutes qu’il a disputées.

Il y avait alors 3-3, et franchement, il fallait de la nouveauté car le F91 était en train de perdre un match qui avait pourtant bien commencé. Quand Ibrahimovic reprenait du plat du pied un centre de Da Mota (1-0, 17e), il était difficile de prévoir que le leader de DN allait autant souffrir. D’autant que la domination était incroyable, mais il manquait à chaque fois quelques centimètres pour tromper Schinker. Sur sa première incursion dans la surface dudelangeoise, l’USR faisait mouche. Le centre de Kaewu atterrissait sur la main de Schnell. Le penalty était transformé par ce même Kaewu (1-1, 32e).

La mainmise du F91 était tellement évidente qu’on se disait que, bon, ce sursaut ne pouvait être autre chose qu’un coup de bol. On pensait encore plus être dans le vrai quand Pedro pressait un défenseur de l’USR, récupérait le ballon et permettait à Turpel d’ajuster du plat du pied Schinker à la suite d’une relance trop molle de Correia (2-1, 40e). Au retour des vestiaires, Joël Pedro signait cette fois-ci une vraie passe décisive grâce à un ballon parfait qu’exploitait parfaitement ce diable de Dave Turpel (3-1, 48e).

Le mauvais réflexe de Zinga

Là où le commun des mortels fait le dos rond en espérant ne pas prendre la foudre, Rumelange a préféré jouer et exploiter chacune de ses contre-attaques avec rage. Et réalisme. Bien servi en profondeur par Bryan Gomes, Tony Lopes piquait son ballon du gauche au-dessus d’un Joubert impuissant (3-2, 53e). Le gardien de la sélection était moins clean sur sa sortie au poing, qui permettait à Gomes d’égaliser (3-3, 70e). L’USR tenait son mini-exploit jusqu’à ce que Turpel s’énerve une dernière fois.

Un coup de reins, un crochet sur Zinga et une passe en retrait… Le défenseur rumelangeois avait le mauvais réflexe de laisser traîner sa main. Penalty : Turpel, du plat du pied, signait son troisième but (4-3, 83e). Le F91 sera champion s’il gagne au Fola samedi. Ce scénario n’aurait pas été possible si Turpel n’avait pas joué les sauveurs ou si Thior n’avait pas eu la malchance de voir sa tête heurter la barre (84e)…

Matthieu Pécot