Dudelange ne voulait surtout pas recevoir le FCD03, dimanche prochain, en étant dans la peau du numéro 2. C’est bien pour ça que son but de la victoire, à la 88e minute, l’a autant soulagé.
Si Valentin Poinsignon n’avait pas traîné dans ses six mètres, à la 88e minute de ce qui commençait à ressembler à un fameux traquenard, Dudelange serait aujourd’hui derrière le FCD03 au classement et le choc de dimanche entre les deux premiers de la DN aurait une saveur complètement différente. Mais le défenseur latéral, redevenu titulaire pour la première fois depuis le 6 novembre et loin de toutes considérations mathématiques entre grands de ce championnat, a choisi «d’anticiper le ballon enroulé» de Pokar. «Même un peu trop, admet-il. Je ne suis pas sûr qu’il soit cadré, mais je suis presque certain que Sébastien (Flauss) l’a si je n’interviens pas.»
Dans l’analyse, le Français a tout bon : il aurait mieux valu qu’il ne soit pas là. Car Niederkorn y aurait gagné plus qu’un point : la reconquête de la quatrième place. Mais cinq minutes plus tôt, sur le terrain, le tir de Pokar a attrapé Poinsignon on ne sait comment et a terminé sa course au fond (1-2). Pour le Progrès, c’est vache mais logique, pour le F91, c’est un miracle mais une récompense.
Le Progrès a un tir cadré en 90 minutes
Les chiffres expliquent mieux pourquoi le leader mérite de repartir du stade Jos-Haupert avec les trois points. Ceux du Progrès surtout, puisqu’il a marqué sur son seul tir cadré de la partie, Sébastien Thill, ayant fait preuve d’un maximum de sang-froid au bout d’une contre-attaque qui voit Prempeh lui pousser le ballon plus que Bors (1-1, 71e). Le reste des 90 minutes a vu les hommes d’Amodio expédier trois misérables tentatives, pour la forme. Une mine dans les nuages de Laurent. Un coup franc excentré trop long de S. Thill qui pourrait s’assimiler (avec beaucoup de bonne volonté) à une tentative d’accrocher la lucarne opposée. Et un autre de plus de 40 mètres pour tenter de surprendre Joubert, un peu avancé. C’est pauvre, même pour une équipe qui souhaite jouer le contre.
D’ailleurs, le Progrès aura beaucoup de choses à se prouver dans les semaines à venir. Le lent détricotage, mois après mois, d’un des jeux les plus léchés du pays il y a de ça deux saisons, commence à se voir et tout ne peut pas s’expliquer par la profondeur de banc. Dimanche, Amodio voulait jouer un 3-5-2. Il s’est retrouvé avec un 5-3-2 «vu la possession dudelangeoise», constate Poinsignon.
Pourtant, le coach niederkornois aurait pu avoir raison. Le F91, bien embêté par sa mise en place, ne s’est en effet créé des occasions franches que sur phases arrêtées en première période. Si l’extérieur de Dikaba, en extension, a trouvé la transversale (14e), la déviation de Stelvio pour Turpel, seul, au deuxième poteau, fera elle mouche et très mal (0-1, 45e).
L’incapacité du leader à tuer la rencontre au retour des vestiaires et malgré une nouvelle défection niederkornoise (Bouzid), va quand même alimenter la chronique tout au long de cette semaine d’avant duel au sommet. De la tête de Turpel à bout portant sur corner (51e) repoussée par Flauss, du coup franc de Laurienté plein axe (61e) capté par le portier niederkornois, en passant par le penalty raté de Pokar face à un gardien en état de grâce (77e) ou la double frappe contrée à bout portant, il y a de quoi commencer à se poser des questions. Le leader a des certitudes de jeu, pas dans la finition. Mais quand on a failli perdre la tête, c’en deviendrait presque anecdotique.
Julien Mollereau
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