Le Victoria s’est fait surprendre par une équipe d’Etzella efficace et, semble-t-il, déjà bien rodée.
Ça sent la bière et l’animal. Les tacles et la mauvaise foi.» Ces paroles de Miossec, dans sa chanson Évoluer en D3, auraient pu être écrites après ce Rosport – Etzella qui a bien failli tourner au vinaigre. D’ailleurs, la préoccupation première de Jean-Paul Kolbusch, le président du Victoria, au coup de sifflet final, fut d’aller jouer les bodyguards pour les officiels. «Il faut assurer leur sécurité», lâchait le dirigeant tout en escortant à grands pas M. Kopriwa et ses deux assesseurs jusqu’à leurs vestiaires.
À sa sortie du terrain, le trio a eu droit à quelques «amateurs» et autres noms d’oiseaux de la part de supporters leur reprochant, entre autres, les expulsions de Schuster (78e), pour un tacle agressif, et Dos Santos (81e) pour une bousculade. Et ce, alors que Rosport pouvait encore espérer accrocher le nul. Si ces deux sorties prématurées ont évidemment enterré les derniers espoirs des joueurs de la Sûre, il n’est pas dit, qu’au complet, ils seraient parvenus à revenir au score. Un score qu’ils auraient dû ouvrir du reste si Lazitch ne s’était pas brillamment employé devant Weirich (8e), Gaspar (10e) ou en sortant de sous sa barre un coup franc plongeant d’Adams (3e). La vigilance du portier permettait à Etzella de rester à flot. Holtz va lui permettre de prendre les devants. Obligé de retirer un coup franc situé aux 20 mètres après la sortie prématurée du mur de Dos Santos, Holtz change de côté et nettoie la lucarne opposée (0-1, 12e).
Cette ouverture du score permet à Etzella de voir venir un adversaire manquant de tranchant. Comme sur cette passe en retrait de Dos Santis pour Weirich qui bute une nouvelle fois sur Lazitch (41e).
«L’entraîneur nous demande de construire»
Les hommes de Niki Wagner procèdent donc en contre de manière intelligente et rapide. De toute évidence, les automatismes sont déjà là au sein de la formation nordiste. Avant d’atterrir dans les pieds d’Augusto, qui l’expédia dans le petit filet opposé de Burger depuis l’extérieur de la surface, le ballon avait bien tourné puisque l’action partait de la défense nordiste (0-2, 44e). «L’entraîneur nous demande de construire», confie Luca Lazitch qui a donc connu des débuts victorieux avec Etzella.
Dan Theis, pour qui c’était le premier match sur le banc du Victoria, a vécu une fin d’après-midi difficile. Déjà privé de plusieurs cadres en défense (Vogel et Förg), voilà qu’il va devoir se passer prochainement de Schuster et Dos Santos, sans doute le plus dangereux hier. «Ce sera l’occasion pour ceux qui seront sur le terrain de montrer ce qu’ils valent», déclare le technicien qui sait bien qu’il serait prématuré de se lamenter sur son sort et ce, même si la suite du programme n’inspire pas à un optimisme béat puisque Rosport affrontera dans l’ordre le F91, Rumelmange, Fola et Differdange. À l’issue des cinq premières journées, le Victoria pourrait donc se retrouver dans une situation compliquée. Mais nous n’en sommes pas encore là. La saison ne fait que commencer. Même si elle a mal démarré…
C. M.