Le champion, le Fola Esch, lance sa saison chez son dauphin, Differdange, en match avancé. Ce dernier a tant de choses à prouver, et le plus tôt possible, qu’on ne peut que s’attendre à un match dense, intense, dont le résultat sera déjà une très bonne indication.
Si ce samedi soir, à 21h30, joueurs et coaches vous disent qu’on ne peut pas tirer de conclusion de ce qui vient de se passer, c’est sûrement que vous êtes en train de parler avec le perdant de ce match au sommet que sera le Differdange – Fola qui ouvrira la saison.
Parce qu’entre les deux équipes ayant le plus de continuité ces trois dernières années, entre deux groupes qui viennent de laisser derrière eux de belles campagnes européennes, il sera question de tout sauf de hasard.
Ni Marc Thomé ni Jeff Strasser ne devraient s’amuser à révolutionner leur onze de base pour cette reprise et personne ne pourra se réfugier derrière l’excuse des réglages de début de saison. Les données sont limpides : le Fola est champion, Differdange veut sa place.
Et si derrière, il y a une meute de clubs plus ou moins crédibles, du F91 au Progrès, en passant par la Jeunesse pour les plus excentriques des pronostiqueurs, ces deux-là savent que leur explication sera scrutée car il y sera question de beaucoup de choses. Et avant toute chose de la capacité du FCD03 à se hisser à la hauteur du Fola en termes de qualité de jeu.
Le Fola ne peut pas faire de cadeau
La saison passée, au Parc des sports d’Oberkorn, les Differdangeois n’avaient dû qu’à leur réalisme et à leur opportunisme de ne pas couler après avoir été malmenés comme rarement en première période (1-1).
Au retour, ils avaient mis le club eschois sens dessus dessous (2-3) mais avaient beaucoup procédé en contres, même s’il s’ébauchait alors, avec Yéyé à la baguette, un semblant de prise de pouvoir sur la maîtrise du ballon, que le retour aux affaires de Sinani ne gâchera pas.
Cela fait quatre ans que les Rouge et Noir n’en finissent plus de progresser au classement, mais ils n’iront vraisemblablement pas plus haut s’ils restent cantonnés à ce statut d’équipe capable de renverser des situations en dernière minute.
Il ne leur sera en effet pas possible de vivre de cela, de tous ces points gagnés dans les arrêts de jeu, encore une saison complète. Et s’il faudra dissocier, c’est vrai, le résultat de la manière, on en apprendra déjà long sur la distance qui sépare les deux équipes au coup d’envoi de l’une des saisons les plus excitantes depuis bien longtemps.
Le Fola, lui, n’a pas des objectifs moins élevés. Ils le sont peut-être même encore plus. Conserver un titre, il s’est rendu compte en 2014 que cela ne tenait pas à grand-chose et dans le contexte de concurrence dingue qui s’annonce, il ne pourra pas se permettre de faire, comme l’an passé dans ce même stade, cadeau d’un point.
Et c’est peut-être le chemin inverse qu’il va devoir faire par rapport au FCD03 : apprendre à gagner plus de points quand il n’est pas bon. Ce qui lui arrive tellement rarement depuis quatre ans qu’on comprend qu’il n’ait pas le même sens de la débrouille qu’un FCD03.
Bref, l’un va devoir apprendre à être vraiment grand. L’autre va devoir apprendre à gagner petit. Dire qu’il n’y a que trois points à partager et que c’est déjà crucial…
Julien Mollereau