Laisser un joueur seul aux 20 mètres et une telle latitude dans sa surface sur phases arrêtées empêche le Fola de profiter du sale week-end de ses adversaires.
Le Progrès a lui aussi été victime de deux erreurs grossières auxquelles il s’est malheureusement habitué depuis le début de saison. Ça ne rendra pas le sourire au secteur défensif eschois. Il y a des choses qui ne se font pas quand on court après deux équipes encore invaincues pour leur disputer le titre. Et prendre deux buts par pur laxisme défensif chez le 4e, c’est-à-dire pas contre un perdreau de l’année, en fait partie.
Le très rigoureux Fola ne nous avait pas habitués à ça et il a pourtant eu le temps de sentir le coup venir, samedi, malgré un Bernard assez énorme dans l’axe et un Sacras qui l’était tout autant à ses côtés. Une alerte monumentale dès la reprise de la deuxième mi-temps aurait dû lui mettre la puce à l’oreille : mais que faisait donc Bors absolument seul à deux mètres du but (mais bien incapable de scorer) sur une phase plus que standard, un coup franc frappé de 35 mètres depuis la ligne de touche?
«Il y a des individuelles, pas de zone», indique, dépité, Cédric Sacras. Qui ne balancera pas de noms de fautifs. Dans ces coups de temps-là, bizarrement, personne ne se rappelle de l’identité de «l’homme qui aurait dû être sur l’homme». Et le coach, lui, désolé, ne donne pas ce genre d’info. Ça ne l’empêche pas d’en tirer les conséquences. Jeff Strasser : «Si tu as un marquage et qu’il saute juste plus haut, bon… Si ton marquage est un mètre devant toi, c’est qu’il y a erreur d’inattention, voire de concentration.» Bref, le résultat est le même, on prend un but, sauf que dans le deuxième cas, la punition aurait pu être évitée assez facilement.
Thill, ça rime avec tranquille
Mais ce n’est pas le seul cas de laxisme avéré du Fola lors de ce choc. Parce qu’avant que Garos, seul dans les six mètres, ne donne l’avantage à son équipe (2-1, 78e), Olivier Thill avait égalisé de près de vingt mètres sans être réellement attaqué. Et cela aussi, agace Sacras : «On est clairement trop attentistes. Personne ne sort sur lui. Là c’est clair, on peut parler d’efficacité défensive. On prend trop de buts!»
Le lien avec l’absence soudaine de Julien Klein, capitaine et incontournable de la défense, est sans doute trop évident pour que celle-ci soit la seule cause tangible.
Pourtant, au-delà des bonnes performances individuelles dans l’axe, ce laisser-aller semble dater de 2017. Le Fola, qui semble pourtant maîtriser ses rencontres avec toujours autant d’aplomb, a déjà encaissé quatre buts en trois rencontres. C’est gênant. «Parce que là, on perd deux points et ça fait chier, reconnaît Sacras, passablement agacé par ce temps perdu. Notre but, c’est quand même de serrer les équipes de tête.» Or, paraît-il, pour serrer, en foot, il faut être moins loin du marquage…
Julien Mollereau