Le procès du jihadiste français Salah Abdeslam qui était prévu lundi à Bruxelles, pour une fusillade survenue dans la capitale belge en mars 2016 pendant sa cavale, « sera remis » à une date ultérieure, a annoncé vendredi le tribunal dans un communiqué.
Cette première comparution publique du seul survivant des commandos des attentats parisiens du 13 novembre 2015 était très attendue pour mesurer à quel point il est prêt à collaborer avec la justice. Mais après la demande de report formulée par son avocat Sven Mary, l’audience de lundi « se limitera donc, conformément à la procédure, à donner acte de cette remise et à fixer une nouvelle date », précise le communiqué.
Alors qu’il est mutique depuis un an et demi face aux enquêteurs du dossier du 13 novembre, le Français âgé de 28 ans a souhaité contre toute attente comparaître à ce procès à Bruxelles. Il devait initialement s’y défendre seul mais, selon un de ses frères, sa famille l’a finalement convaincu de se faire assister d’un avocat, et Me Sven Mary a accepté. Ce pénaliste belge réputé avait assuré la défense d’Abdeslam après son arrestation à Bruxelles le 18 mars 2016 à l’issue de quatre mois de cavale. Il l’avait assisté lors des premiers interrogatoires devant les enquêteurs belges, avant de jeter l’éponge en octobre 2016.
D’ici plusieurs semaines
Mercredi, Me Mary a sollicité officiellement le report du procès qui était prévu du 18 au 22 décembre à Bruxelles, ce qui laissait augurer d’une remise effective à « quelques semaines », avait commenté ce jour-là une source proche du dossier.
Il s’agit du procès de la fusillade survenue dans la commune bruxelloise de Forest le 15 mars 2016, trois jours avant l’arrestation d’Abdeslam avec un complice dans la capitale belge. Ce jour-là à Forest, une équipe de policiers français et belges avait essuyé des tirs d’arme automatique en perquisitionnant un logement supposé vide, dans ce qui était présenté comme un acte de routine de l’enquête sur les attentats parisiens. Trois policiers avaient été blessés et un jihadiste algérien de 35 ans tué en faisant face aux policiers pour couvrir la fuite de deux hommes, Salah Abdeslam et Sofiane Ayari, également présents dans la planque. Abdeslam et Ayari, avec lequel il sera arrêté le 18 mars, doivent répondre à ce procès de « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers » et « port d’armes prohibées dans un contexte terroriste ».
Le Quotidien/AFP