Accueil | Actualités | Basile Camerling (Fola) : « Je suis flippé comme un dingue »

Basile Camerling (Fola) : « Je suis flippé comme un dingue »


Mi-juillet, Basile Camerling faisait ses grands débuts avec le Fola, à Zagreb. (Photo archives Renato Brandjolica)

Basile Camerling, l’attaquant du Fola, va passer par deux jours très éprouvants à l’hôpital de Nancy pour réparer des dégâts à la face causés par un choc avec le pied de Gaël Kipeya (Etzella).

Le Français, le moral dans les chaussettes et qui n’hésite pas à dire son angoisse devant l’opération qui l’attend, ne sait pas encore s’il pourra rejouer au football. Pour l’heure, de toute façon, c’est le cadet de ses soucis.

Vous nous donnez un petit aperçu de la situation ?

Basile Camerling : J’ai une fracture déplacée du nez, mais ce n’est pas le plus grave. Le sinus est cassé aussi. Et le plus compliqué, c’est l’arcade sourcilière. Non seulement elle est cassée, mais en plus, elle est très enfoncée. Si elle n’avait pas été si enfoncée, les chirurgiens auraient pu éviter d’opérer en injectant de la graisse. Là, il n’y a pas le choix. Et selon le docteur qui va m’opérer, j’ai eu de la chance, l’arcade s’est arrêtée juste avant de toucher le cerveau tant le choc a été violent.

Une opération dangereuse ?

Disons que j’ai failli m’évanouir quand ils m’ont dit ce qu’ils allaient me faire.

C’est-à-dire ?

Qu’il va falloir me raser la tête et passer par le cuir chevelu pour m’ouvrir d’une oreille à l’autre, décoller et mettre une plaque. Et plus tard, il faudra l’enlever. Mais je ne connais pas les échéances. J’avoue, j’ai eu un peu de mal à accepter ce qu’ils vont me faire.

Vous souvenez-vous ce qui s’est passé pour que vous en arriviez là ?

Oui. Heureusement pour moi, je n’ai pas perdu connaissance sur le coup. Je pissais juste le sang. Il y avait un centre qui venait du côté et j’ai tenté une tête plongeante. Et j’ai pris le pied d’un adversaire (NDLR : Gaël Kipeya). Je suis parti en ambulance à l’hôpital d’Esch et je suis rentré assez vite sur Nancy pour essayer de trouver le meilleur chirurgien maxillo-facial possible. Il m’a expliqué que si je ne faisais rien, on verrait un trou au-dessus de l’œil. Là, on ne voit pas parce que c’est gonflé mais quand ça dégonflera…

Vous êtes-vous inquiété de savoir quand vous pourriez envisager de reprendre le football, si vous le pouvez ?

On n’a même pas parlé de timing. On a parlé de ma santé, de mon visage. Si plus tard on me dit qu’il n’y a pas de souci, alors on verra. Mais là, ce n’est pas la question que je me pose. Je suis flippé comme un dingue. J’avoue, j’ai assez peur de cette opération. Je rentre demain (NDLR : aujourd’hui) à l’hôpital pour être opéré après-demain (NDLR : demain). Dans ces conditions, malheureusement, la priorité, cela ne peut pas être le football.

Entretien avec Julien Mollereau

Kipeya ne l’a pas vu venir

Gaël Kipeya était remué hier, en apprenant l’évolution des blessures de Basile Camerling.

Le défenseur ettelbruckois a tenu, déjà, à se défendre : «Pff, quelle merde… Moi, il vient dans mon dos, il arrive à fond et je ne le vois pas. C’est quand je dégage ce ballon chaud au premier poteau. Je vois sa tête arriver, je sens le coup… Après, je vois qu’il saigne du nez, mais pour moi, c’était un nez cassé, rien de plus. Pas… ça ! Jamais je ne me serais douté que ce serait aussi grave !»

Kipeya avait prévu de prendre des nouvelles de l’attaquant eschois hier soir par téléphone. «J’espère qu’il pourra vite revenir sur un terrain», indique-t-il, choqué. Ces deux-là se recroiseront peut-être en bord de pelouse au retour, fin avril. Camerling a prévu de revenir voir des matches dès que ses «cheveux auront repoussé».