Après les révélations faites sur le nouveau scandale d’évasion fiscale « Bahamas Leaks », la Commission européenne a indiqué jeudi attendre des « clarifications » de l’ex-commissaire à la Concurrence Neelie Kroes, qui aurait été pendant son mandat directrice d’une société aux Bahamas.
« La Commission européenne cherche à avoir des clarifications (…) Une fois tous les faits sur la table, la Commission va décider des actions à entreprendre », a déclaré Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, lors du point de presse quotidien à Bruxelles. Le président Jean-Claude Juncker a signé jeudi une lettre pour demander des clarifications à Neelie Kroes, commissaire à la Concurrence entre 2004 et 2009 avant d’être vice-présidente jusqu’en 2014 de la Commission européenne présidée alors par José Manuel Barroso. « Cette lettre est un élément important pour établir les futures étapes (…) La lettre est sortie aujourd’hui (jeudi), j’imagine qu’elle va répondre, je ne sais pas quand. Cela dépend du nombre de détails nécessaires », a poursuivi Margaritis Schinas.
Le porte-parole a insisté sur la sévérité des règles pour tous ceux qui « ont l’honneur » de servir la Commission européenne, mais a refusé de détailler les éventuelles sanctions possibles tant que les faits reprochés n’étaient pas clairement établis. De son côté, l’ex-ministre néerlandaise des Transports assure avoir abandonné en 2002 son poste directrice au sein de Mint Holdings Ltd., et avoir quitté cette entreprise en 2004, au début de son premier mandat en tant que commissaire européenne.
Contraire au code de conduite de l’UE
D’après les documents en possession du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et du Consortium international des journalistes d’investigation ICIJ, révélés par les quotidiens néerlandais Trouw et Het Financieele Dagblad, Neelie Kroes aurait dirigé l’entreprise offshore établie aux Bahamas, « du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009 ». Ceci alors que le code de conduite de l’UE dispose que « les membres de la Commission ne peuvent exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non ».
Les commissaires européens doivent, au début de leur mandat, non seulement renoncer à toutes leurs fonctions de direction mais aussi notifier dans un registre public toutes celles, ayant donné lieu ou non à un paiement, exercées les dix années précédentes.
Le Quotidien/AFP