Manuel Valls a averti jeudi du risque d’attentat avec des «armes chimiques ou bactériologiques», dans son discours devant l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état d’urgence.
«Il ne faut aujourd’hui rien exclure. Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s’imposent mais nous savons et nous l’avons à l’esprit. Il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques», a dit le Premier ministre devant un hémicycle quasi comble.
Dans les couloirs de l’Assemblée, le député socialiste Philippe Doucet a trouvé «normal que le Premier ministre joue la transparence» sur le risque chimique, affirmant qu’«il y a un certain nombre de remontées d’information venant de Syrie qui peuvent montrer que c’est quelque chose de possible».
Interrogé sur la réaction de la population à ces déclarations du chef du gouvernement, cet élu du Val d’Oise a jugé que «les gens ne sont pas dans une logique de panique».
Considérant que «le Premier ministre a sans doute prononcé ces paroles sur la base d’éléments précis», le député Les Républicains Eric Ciotti a aussi estimé hors de l’hémicycle qu’«il faut cette transparence» mais aussi qu’«il faut se doter de toutes les armes juridiques, militaires, matérielles et humaines pour contrer cette menace».
Pour Nicolas Dupont-Aignan, «c’est une menace qui semble donc sérieuse» et «si le Premier ministre dit des choses aussi graves, il ne peut pas laisser les frontières ouvertes». Le gouvernement a autorisé en urgence, dans un arrêté publié samedi, la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes bactériologiques à des services d’urgence civils en France.
Ce produit anti-produits neurotoxiques, le sulfate d’atropine, est mis à disposition en raison du «risque d’attentats terroristes», dans le contexte de la COP21 qui réunira plus d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement, selon cet arrêté signé par le directeur général de la santé.
AFP/M.R.