Le Luxembourg affronte vendredi (19h30) la Lettonie à Riga en amical. Une rencontre qui doit permettre à Luc Holtz, son sélectionneur, de peaufiner son onze de départ. Sébastien Grandjean livre son analyse à l’aube de la campagne des éliminatoires du Mondial-2018 qui démarrera mardi en Bulgarie.
« Ce qui ressort aujourd’hui, avant le début de la campagne éliminatoire du Mondial-2018, c’est que Luc Holtz a choisi d’aller vers le professionnalisme. On est dans cette recherche de ces joueurs qui s’entraînent chaque jour et ne pensent qu’au foot et cette option est marquée fortement par le choix du poste de n° 1 aux buts, avec Anthony Moris – j’ai d’ailleurs envoyé un message à Jonathan Joubert pour l’encourager, en sachant que sa carrière n’est pas finie!. On ne parle pas de talent ni de qualité, mais le sélectionneur a fait le choix de cette option de tenter de se diriger vers une équipe de onze titulaires professionnels… et il est légitime.
Le Luxembourg n’a jamais compté autant de professionnels. Le corollaire, c’est que l’attente va désormais être beaucoup plus élevée. Après deux ou trois années à chercher la bonne formule, avec beaucoup d’expérimentations tactiques, maintenant, à l’image de cet état d’esprit professionnel, Luc Holtz va devoir trouver une formule qui tienne la route avec un fil conducteur tactique auquel il va se tenir. Le but, c’est de former un groupe de 20 à 25 joueurs avec un certain état d’esprit, tout l’enjeu étant d’avoir des résultats. C’est un fait : qui dit professionnels, dit résultats!
Un Vincent Thill ne doit pas être titulaire
C’est aussi pour cela que la sélection ne pourra pas se permettre d’abuser des garçons qui ont 16, 17 ou 18 ans. Parce que dans ce cas, les résultats, c’est non! Ils sont beaucoup trop tendres pour le haut niveau. Je pense que Holtz est assez intelligent et qu’il saura se servir de cette jeunesse ultratalentueuse. Par exemple, un Vincent Thill ne doit pas être titulaire immédiatement, à l’image de la façon dont il est géré à Metz. Il doit arriver lentement, par tranches de 15-20 minutes pour faire le geste juste au bon moment. À titre de comparaison, pour l’heure, son frère, Sébastien, est meilleur. Il s’est déjà frotté à des adultes, sait l’impact physique… Même si son frère le rattrapera vite, c’est certain, il doit plus jouer.
Tout cela, si on l’explique aux jeunes, et je suis sûr que Holtz le fait, ils vont vite adhérer. C’est le but de cette campagne : il doit faire grandir sa « classe biberon », pour faire en sorte que dans deux ou trois ans, les Thill, Muratovic (NDLR : non retenu pour ce double déplacement de septembre), Selimovic (NDLR : qui n’a pas encore choisi entre la Serbie et le Luxembourg) deviennent l’ossature définitive en 2018/2019. Et là, l’avenir s’annoncera assez rose, avec des résultats de plus en plus probants…. »
Sébastien Grandjean, ancien coach de la Jeunesse Esch et du F91 Dudelange
Jonathan Joubert et Anthony moris s’apprécient mutuellement….. pourquoi certains médias les opposent