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Aurélien Joachim s’engage avec le White Star Bruxelles


Aurélien Joachim sera resté sans club moins de quatre jours, entre l'accord pour sa rupture de contrat à Burton et la signature de son contrat à Bruxelles, mercredi. (photo Julien Garroy)

Comme nous vous l’annoncions, Aurélien Joachim était tout près de trouver un accord avec le White Star Bruxelles. Il a paraphé mercredi un contrat d’un an et demi. Après plusieurs saisons toutes plus galères les unes que les autres, le Luxembourgeois a trouvé un challenge positif (la montée plutôt que se battre contre la relégation) et dans lequel il aura a priori un vrai rôle à jouer, c’est-à-dire sur le terrain.

Aurélien Joachim n’a pas eu besoin de se reconcentrer sur les cours de linguistique néerlandaise de son début de carrière professionnelle, qui date déjà de 2012. Les clubs de Den Bosch et du FC Eindhoven, pensionnaires de la D2 batave, l’attendaient mercredi et ce jeudi pour lui faire des propositions concrètes, ils ne le verront pas arriver  : mercredi soir, «Auré», fracassé par l’intensité de ces derniers jours et son déménagement express, s’effondrait dans une chambre d’hôtel de la banlieue bruxelloise juste après avoir paraphé un contrat d’un an et demi pour le White Star.Comment en est-il arrivé là? Au prix d’intenses tractations. Immenses même. Au lendemain de la fin du mercato, les dirigeants bruxellois accueillent en effet des agents francs-tireurs qui savent que l’international luxembourgeois cherche un point de chute intéressant.

Ils ont pris la liberté bienvenue d’aller démarcher le White Star, bien que ce dernier, au prix d’une levée de son interdiction de recrutement datant du 1er février, vienne de signer Christian Kinkela (ex-Paris FC, Amiens, Boulogne et Ajaccio). John Bico, le coach bruxellois, lui-même ancien agent (et pas de n’importe qui puisqu’il a eu les frères Hazard sous mandat, et est le découvreur de Franck Ribéry), visionne des vidéos. Il flashe.

L’adjoint du coach en classe avec Holtz

Il n’y a pas que lui : son adjoint, Stéphane Desmet, a la particularité d’avoir fait ses classes d’entraîneur avec un certain Luc Holtz, en qui il a une entière confiance. Il décroche donc son téléphone, parvient à joindre le sélectionneur toujours en stage en Turquie et n’entend naturellement que du bien de l’attaquant. Le club décide alors de faire le forcing. « Il est très désiré! C’est un profil qu’ils n’ont pas », indique une source proche du dossier.

Le lendemain, à savoir mardi, les négociations commencent en milieu d’après-midi. Elles dureront jusqu’à tard dans la soirée, pour plus de huit heures de palabres. C’est que le White Star, club ambitieux ayant un groupe d’investisseurs de Dubai dans la poche, vise la D1 belge sous peu et qu’il faut prévoir pour Joachim non pas un, non pas deux, mais carrément trois versions différentes d’un contrat : en cas de Division 2, en cas de Division 1, en cas de D2 puis D1…

Dans quoi s’embarque Joachim? Dans une aventure où il est théoriquement assuré de jouer. Enfin. Dans une aventure qui pourrait accoucher d’un truc dingue dans dix rencontres  : une montée éventuelle. Bon, le White Star, actuel 3e de la Proximus League, compte actuellement 39  points, soit un de retard sur Tubize et neuf sur l’Antwerp, ce dernier ayant… un match en retard. Mais le White Star pourrait récupérer deux points sur tapis vert et jure avoir une carte à jouer d’ici au 30 avril, date de la fin du championnat

Ce serait fou, mais pas impossible, surtout vu le rendement des hommes de Bico depuis le début de la saison, à savoir une grosse propension à se créer des occasions, mais moins à les concrétiser. Dans le pire des cas, Joachim restera en Proximus League au sein d’une antichambre de l’élite resserrée façon helvétique, avec huit clubs professionnels qui composeront un groupe d’un niveau très relevé et duquel Bico et le White Star chercheront officiellement à s’extirper. C’est mieux qu’une relance  : des perspectives.

Vu la perméabilité de la mince frontière qui sépare la D2 belge de la D1, des performances à la hauteur de ce qu’il produit en sélection ouvriront des perspectives à Joachim. Il a déjà eu l’audace de renoncer à son chèque mensuel à cinq chiffres du côté de Burton pour retrouver le plaisir du jeu, ce serait bien le diable s’il n’en était pas enfin récompensé et que sa carrière pro ne prenne pas enfin des allures de rêve éveillé.

C’est après cela qu’il court depuis cinq ans maintenant. Le White Star, ce n’est pas encore le paradis, mais cela pourrait en être les portes… Débuts samedi, dans la traditionnelle tenue orange et contre Eupen?

Julien Mollereau