Aurélien Joachim, forcément en galère physique après ses deux premiers matches complets en cinq jours seulement, a eu de la chance : lui n’a pas pris de sauce avant le match de ce mardi soir face au Belarus.
Le Quotidien : Comment a été votre nuit, à vous?
Aurélien Joachim : Moi? Normal. J’ai dormi.
Et votre collègue de chambrée?
Mario (NDLR : Mutsch)? Il s’est levé deux fois dans la nuit et ce matin (NDLR : hier matin), il m’a dit qu’il avait un truc pas normal au ventre. Mais jusqu’au petit-déjeuner, on ne savait pas qu’il y avait autant de monde qui était touché. Je ne m’étais pas inquiété. Et puis, très vite, on en a discuté et tout le monde a dit qu’il voulait essayer de jouer le match.
Malgré l’ampleur du phénomène?
C’est vrai que la plupart n’ont pas été se promener. Il y avait moi, Mario, Jonathan (NDLR : Joubert)… On était quatre ou cinq, mais Jonathan est vite rentré à l’hôtel. En sprintant même (il rit) .
Il paraît qu’il a été l’un des plus touchés.
Ah ça, il ne se sent pas bien. Il n’est même pas venu manger le midi.
Tout ça n’a pas l’air de vous inquiéter plus que ça…
Non, ça ne change rien. On vient pour prendre les trois points. Même si on se sent moins bien. On fera juste plus d’efforts. C’est dans la tête que ça va se passer. Et puis, il y a encore plus de 24 heures. Tellement de choses peuvent se passer.
Vu que certains risquent de se ressentir de cette intoxication, les « valides » auront peut-être plus de temps de jeu que prévu. Après deux mois d’arrêt, vous venez d’enchaîner deux fois 90 minutes en 96 heures. Seriez-vous prêt à repartir sur un match complet à ce niveau pour en disputer trois en une seule semaine?
Physiquement, c’est toujours la première mi-temps qui est la plus difficile, quand je cherche mon deuxième souffle. C’est difficile parce que je n’ai pas fait de travail foncier et mes jambes sont directe ment dans le rouge. La deuxième mi-temps, ça va mieux. Mais c’est l’explosivité, la puissance, le démarrage qui me manquent le plus. Je ne peux pas multiplier les courses non plus. Mais bon, vu qu’en Angleterre, on n’arrête pas de jouer, je n’ai pas le choix : je souffre pendant les matches. Ce sont mes entraînements. Je perds des duels que je ne perdrais pas si j’étais à 100 %, je ne vais pas dans certaines courses parce que je sais que je n’aurai pas le souffle. Je calcule plus quoi! Et des fois, je regarde la montre, je vois qu’il n’y a que dix ou quinze minutes de passées et je me dis «Ouhlala!». Et puis (il montre un gros pansement au genou droit, celui qui a été opéré) , mon genou doit aussi se réhabituer à rejouer 90 minutes. Je le surveille.
Quand aurez-vous récupéré une condition physique décente? Avant la fin de la campagne?
D’ici un mois (NDLR : pour les rencontres face à la Slovaquie et l’Espagne), je serai déjà mieux. Mais le staff à Burton m’a dit que j’aurai encore besoin de deux ou trois mois surtout qu’il y a un moment où je vais tomber dans un trou. C’est la faute de cette année de m… à Sofia.
Revenons au Belarus. Que faut-il attendre du match de ce soir? Pouvez-vous aller chercher les six points sur six cette semaine?
Contre la Macédoine, gagner en étant efficaces, en gagnant un match où l’on méritait moins de gagner que sur bien des autres, on s’est fait du bien à la confiance. Une semaine à six points, ce serait magnifique. Une semaine à quatre points, ce serait bien aussi.
Mais cela ne vous offrirait pas la 4e place du groupe…
(Il sourit) Ah, ça, ce serait bien. C’est faisable et on va tout faire pour y arriver.
Recueilli par J. M.