L’enquête sur les attentats de Paris se poursuit autour d’éventuelles complicités, à l’orée d’une semaine qui sera marquée par plusieurs annonces gouvernementales pour renforcer la lutte antiterroriste.
Les suspects arrêtés sont interrogés sur le « possible soutien logistique » qu’ils sont susceptibles d’avoir apporté à Amédy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages sanglante de l’Hyper Cacher. (Photo : AFP)
Neuf des douze personnes interpellées vendredi étaient toujours en garde à vue dimanche dans l’enquête sur les attentats de Paris la semaine dernière, a appris l’AFP de source judiciaire.
Les suspects ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne pour être interrogés sur le « possible soutien logistique » qu’ils sont susceptibles d’avoir apporté – notamment des armes et des véhicules – à Amédy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages sanglante du 9 janvier au supermarché casher.
Au total, huit hommes âgés de 22 à 46 ans et quatre femmes âgées de 19 à 47 ans avaient été interpellées. Ces quatre dernières sont les compagnes de quatre des hommes en garde à vue. Mais les gardes à vue de trois de ces femmes ont été levées samedi, a précisé à l’AFP la source judiciaire. Les neuf autres ont quant à elles été prolongées de 48 heures dimanche, ce qui signifie qu’elles pourraient durer jusque mardi.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que les personnes en garde à vue étaient « connues des services de police pour des faits de droit commun ». Cette opération de police s’est déroulée dans les communes où vivent les différents suspects : Montrouge et Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), Grigny et Fleury-Mérogis (Essonne) ou encore Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), selon des sources concordantes.
> Des annonces attendues
Le gouvernement français a choisi de réprimer durement tout acte ou message faisant l’apologie des attentats ou de leurs auteurs, en multipliant les procédures judiciaires. Il a aussi lancé une « mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République », après que de nombreux élèves eurent refusé de se joindre à la minute de silence pour les victimes. La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem doit faire de premières annonces cette semaine.
D’autres annonces seront aussi scrutées : le gouvernement présente mercredi ses mesures pour renforcer le renseignement après les « failles » révélées par les attentats, perpétrés par des jihadistes français connus, parfois de longue date, par les services. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve doit proposer un renforcement de la Direction générale de la sécurité intérieure, notamment pour surveiller internet et les réseaux sociaux.
AFP