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Attentats de Paris : l’enquête se poursuit au Maroc


Des policiers masqués le 16 novembre 2015 dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles. (Photo : AFP)

Les autorités marocaines poursuivent leur enquête avec un Belge d’origine marocaine «lié directement» aux auteurs des attentats de Paris, qui a été arrêté la semaine dernière près de Casablanca.

Alors que l’enquête sur ces attaques se concentre plus que jamais en Belgique, le Maroc a annoncé lundi l’arrestation d’un Belge d’origine marocaine. Le Belge, identifié par ses seules initiales, a été arrêté le 15 janvier dans la ville d’al-Mohammadiya, près de Casablanca, a précisé le ministère de l’Intérieur à Rabat dans un communiqué.

Il est «lié directement à certains auteurs des attentats de Paris» qui ont fait le 13 novembre 130 morts et ont été revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a ajouté le texte.

Selon l’enquête marocaine, ce Belge s’est rendu en Syrie avec l’un des kamikazes qui s’est fait exploser dans la région de Saint-Denis. Il a rejoint dans un premier temps le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, avant d’être enrôlé par l’EI, a ajouté le ministère.

Durant son séjour en Syrie, il s’est entraîné au maniement des armes et a établi des liens avec des commandants de l’EI, dont «le cerveau des attaques terroristes dans la capitale» française, selon le texte. D’après l’enquête marocaine, le Belge a quitté ensuite la Syrie pour la Turquie puis s’est rendu en Allemagne et en Belgique avant d’arriver au Maroc via les Pays-Bas.

Le prévenu sera présenté devant la justice dès la fin de l’enquête, selon le communiqué. Selon le site d’information marocain Le360, proche du palais royal, l’homme appréhendé a été interpellé au domicile de sa mère alors qu’il s’y trouvait seul. Sa mère se trouve actuellement en Belgique et son père est décédé.

Selon le parquet fédéral belge, il s’agit de Gelel Attar.

Il y a deux mois, un renseignement marocain a contribué à mettre les enquêteurs français sur la piste du Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, présenté comme le cerveau des attentats de Paris. Abaaoud a été abattu le 18 novembre 2015 dans un assaut policier à Saint-Denis dans la banlieue parisienne.

Après son élimination, la Belgique avait aussi demandé au Maroc «une collaboration étroite et poussée en matière de renseignements et de sécurité» pour traquer des suspects impliqués dans les attentats de Paris ou préparant de nouvelles attaques.

Mandat d’arrêt international

Le quotidien flamand De Standard écrivait lundi sur son site internet qu’Attar avait déménagé en 2013 de façon permanente au Maroc et qu’il avait été condamné par contumace en juillet 2015 à Bruxelles à cinq ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste et plusieurs vols. Abaaoud avait été condamné lors du même procès.

Selon un autre journal néerlandophone, Het Nieuwsblad, Gelel Attar est âgé de 26 ans et originaire de Molenbeek, commune bruxelloise à forte population immigrée. Il était depuis mars 2014 sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Belgique.

Deux mois après les attentats de Paris, l’enquête se concentre plus que jamais en Belgique : quatre hommes restent traqués par les polices européennes dont Salah Abdeslam, un Français résidant en Belgique et trois des kamikazes restent à identifier.

Fin décembre, l’armée américaine avait annoncé avoir tué dans un raid en Syrie, le Français Charaffe El Mouadan, membre de L’EI, lié directement à l’instigateur des attentats de Paris. El Mouadan était «lié directement» à Abdelhamid Abaaoud et «préparait activement d’autres attaques en Occident», selon l’armée.

Perpétrées par au moins neuf jihadistes répartis en trois commandos, les attentats à proximité du Stade de France, les rafales de tirs contre des clients attablés à des terrasses de café et la tuerie dans la salle de concerts du Bataclan à Paris, ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

AFP/M.R.