Chakib Akrouh, Belgo-Marocain de 25 ans identifié comme un des membres des commandos des attentats jihadistes du 13 novembre à Paris, était parti combattre en Syrie début 2013 puis avait rejoint l’organisation Etat islamique (EI), a indiqué vendredi le parquet fédéral belge.
Dans un communiqué, la justice belge a confirmé l’identité de Chakib Akrouh, le kamikaze qui s’est fait exploser cinq jours après les attentats dans un appartement de Saint-Denis (nord de Paris), et les détails annoncés jeudi soir par le parquet de Paris.
Originaire de la commune bruxelloise de Molenbeek, Chakib Akrouh avait été condamné par défaut à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Bruxelles le 29 juillet 2015 pour avoir «participé aux activités d’un groupe terroriste entre le 30 novembre 2012 et le 15 février 2015», a précisé le communiqué.
Ce procès d’une importante filière jihadiste syrienne avait vu Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur présumé des attentats de Paris, condamné à 20 ans d’emprisonnement.
Selon le parquet belge, Chakib Akrouh était parti le 4 janvier 2013 de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem pour la Turquie, après avoir réservé un aller simple pour Istanbul.
«L’enquête avait ensuite démontré sa présence en Syrie depuis janvier 2013, où il avait rejoint les rangs de la katiba (ndlr: unité combattante) Al-Muhajirin, puis l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)», ancien nom de l’EI, indique le communiqué.
Le parquet de Paris a fait savoir jeudi que le jihadiste avait été identifié par la comparaison «entre le profil génétique extrait sur le kamikaze» décédé durant l’assaut policier du 18 novembre en banlieue parisienne «et celui de la mère de Chakib Akrouh».
«Un prélèvement ADN de la mère de l’intéressé a été effectué le 17 décembre 2015 et la comparaison de celui-ci avec les échantillons d’ADN prélevés sur les lieux de l’explosion à Saint-Denis a confirmé qu’il s’agissait bien de Chakib Akrouh, né le 27 août 1990 à Berchem-Sainte-Agathe (une commune bruxelloise), de nationalité belge», a précisé le parquet à Bruxelles.
Akrouh a trouvé la mort en compagnie d’Abdelhamid Abaaoud, belgo-marocain également originaire de Molenbeek, et la cousine de ce dernier, lors d’un assaut de la police dans un appartement de Saint-Denis le 18 novembre.
Il a également été identifié grâce à des photographies prises le soir des attentats à Paris.
«L’analyse des photographies de la personne aperçue aux côtés de Abdelhamid Abbaoud dans le métro parisien, le 13 novembre 2015 à 22h14, après les attentats de Paris, a permis aux enquêteurs de la police judiciaire fédérale de faire un rapprochement, le 17 décembre 2015, avec le nommé Chakib Akrouh», explique le communiqué belge.
AFP/M.R.