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Artur Abreu raconte sa vie de bohème à Guimarães


A Guimarães, il est de coutume de prendre une photo du vainqueur après chaque match amical remporté contre ses coéquipiers. "Pour charrier", explique Artur Abreu, 4e en partant de la droite. (photo DR)

L’attaquant du Titus Artur Abreu est parti depuis plus de deux semaines en test à Guimarães. À quoi ressemble sa vie sur place, à attendre de savoir s’il recevra une proposition ferme ?

Un essai de deux semaines et demie, il faut parvenir à supporter. Alors que Vitor Campelos, coach de la réserve de Guimarães, fignole actuellement un rapport sur Artur Abreu qu’il remettra sous peu à sa direction («Mais je ne sais rien de ce qu’il a écrit dedans», sourit le Pétangeois), son invité «profite du soleil» mais pas que : il travaille énormément. Il nous a raconté sa vie de postulant au monde pro.

Sa vie au jour le jour : «En fait, c’est un restaurant normal»

«Je passe beaucoup de temps au centre d’entraînement. Il n’y a qu’une rue à monter pour aller au restaurant du club, la Cervejaria Pecado do Rei. En fait, c’est un restaurant normal, ouvert à tout le monde, mais le club paie mensuellement pour que les joueurs, surtout ceux de l’équipe réserve, puissent aller y manger. Hernani (NDLR : attaquant de l’équipe 1) y va souvent. On a le choix entre deux ou trois plats du jour. J’y mange midi et soir, on y a des tables rien qu’à nous.

Le matin, je prends le petit déjeuner au centre. On s’y rejoint à 9h, on se change, puis on mange tous ensemble avant d’aller au fitness ou ailleurs avant la séance prévue à 10h30 généralement. Sinon, j’ai un grand appartement mis à ma disposition par le club. Il comporte trois chambres, une salle à manger et une cuisine qui ne servent donc pas à grand-chose. On était deux à l’habiter en début d’année, mais désormais, je suis tout seul à l’occuper.»

Le temps libre : «J’avoue, personne ne m’attendait»

«Le club m’a mis une voiture à disposition. J’ai de la famille et des amis à Porto mais aussi un peu plus dans le nord du pays. Je ne reste jamais toute la journée à la maison : je vais les voir. J’avoue, je suis arrivé un peu par surprise et personne ne m’attendait. En fait, personne ne savait que je venais.

Sinon, le reste du temps, je traîne avec les amis des joueurs que Guimarães a prêtés au Titus, Isaac et Miguel (NDLR : Cissé et Palha). D’ailleurs, grâce à eux, il y a beaucoup de joueurs de la réserve de Guimarães qui suivent les résultats de Pétange chaque semaine. Quand je suis arrivé, ils me connaissaient, ils m’ont dit : Ah oui, toi tu marques beaucoup.»

Ce qu’il a laissé derrière : «Je travaillais dans les fenêtres»

«J’avais arrêté mes études alors que j’étais encore à Differdange. Lors de ma dernière année au FCD03, je ne faisais que jouer au foot. Puis en arrivant à Pétange, j’ai fait un an dans l’entreprise du président, je travaillais dans les fenêtres. Et là, j’ai de nouveau arrêté, je ne faisais rien d’autre que jouer. Donc pas de problème pour partir deux semaines en essai. Si j’avais encore travaillé chez le président, j’aurais pu venir de toute façon. Si j’avais eu un autre boulot, ailleurs… je pense que j’aurais quand même tout fait pour pouvoir venir.

Sinon, je ne pense pas encore trop à un éventuel déménagement. Je préfère bien m’entraîner et attendre de voir. De toute façon, je vis encore chez mes parents, donc je n’ai pas trop de questions à me poser ni de choses à organiser au cas où… Je profite du beau temps quoi. Ma mère, par contre, est un peu plus pleureuse ces derniers temps. Elle était habituée à ce que je sois là. Elle ne se rend pas compte, comme mes frères (NDLR : son jumeau évolue notamment au Samba 7 en futsal), que c’est une vraie chance.

Toute ma famille est originaire de Baiao. Nous sommes fans de Porto mais j’ai beaucoup vu de rencontres de Guimarães ces dernières années à la télé car c’est toujours un club qui se bat pour les places européennes. Par rapport à Porto, qui n’est pas très loin géographiquement, c’est plutôt un club ennemi. Mais bon, être à l’essai chez eux, j’arrive plutôt bien à m’y faire (il sourit).»

Ses sensations : «On dirait que les terrains sont plus petits ici»

«Au début, les premiers jours, ça a été très dur de s’adapter. C’était plus intense et surtout, là, il y a 22/23 gars tous au même niveau, qui jouent en une touche. Mais depuis deux semaines, je suis parvenu à montrer ce que je vaux. J’ai marqué pas mal de buts, donné pas mal de passes décisives. Et pourtant, ici, les défenseurs sont un peu plus difficiles à passer tout simplement parce qu’on n’a pas le temps de se retourner : ils pressent immédiatement. C’est simple, on dirait que les terrains sont plus petits ici qu’au Luxembourg. Alors le plus important avant même de recevoir le ballon, c’est déjà de savoir où se trouvent les défenseurs. Mais je commence à y arriver, je commence à faire des différences. Alors si c’est positif, croyez-moi, je ne vais pas attendre de voir ce que la Division nationale a à me proposer. J’ai plus de chances d’être repéré ici, en 2e division, qu’en BGL Ligue.»

Julien Mollereau