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Alstom-Siemens : Bruno Le Maire s’en prend à Margrethe Vestager


Bruno Le Maire, très vif envers la commissaire européenne, juste avant leur rencontre. (photo AFP)

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a reproché vertement lundi à la commissaire européenne Margrethe Vestager son rejet de la fusion ferroviaire entre Alstom et Siemens, qualifiant sa décision « d’erreur politique et économique », avant une réunion bilatérale.

« Comme je dois rencontrer Mme Vestager dans quelques instants, je vais lui rappeler que pour la France et l’Allemagne, cela a été une erreur politique et économique de ne pas avoir donné le feu vert » à la fusion, a affirmé le ministre lors d’une conférence de la Banque de France, où la commissaire européenne à la Concurrence doit également intervenir.

« Nous devons ouvrir les yeux et regarder la réalité économique », s’est emporté Bruno Le Maire lors de cette réunion organisée dans le cadre de la présidence française du G7 cette année et dont le thème était « La concurrence dans un monde globalisé ».

« Un échec européen »

« Très peu de champions ont émergé en Europe », a encore regretté le ministre. « C’est un échec européen de ne pas avoir été capable de créer des champions dans le secteur industriel et plus particulièrement dans le numérique », a regretté Bruno Le Maire, très vif envers Margrethe Vestager, après son refus début février de la fusion entre les groupes ferroviaires Siemens et Alstom pour faire face à la concurrence chinoise.

La commissaire aura l’occasion de lui répondre publiquement lorsqu’elle prendra la parole en début d’après-midi à la Banque de France.

Dans son discours, le ministre a plaidé à nouveau pour une réforme des règles de la concurrence dans l’UE, comme il l’avait déjà fait avec le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, après le refus de la fusion. Tous deux avaient soutenu l’introduction d’un droit de recours du Conseil européen qui permettrait de remettre en cause une décision de la Commission en matière de concurrence. La commissaire européenne s’est opposée à la fusion, estimant ce mariage néfaste pour la concurrence sur le marché ferroviaire de l’UE.

LQ/AFP