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Alsace : trois détenus prennent un surveillant en otage durant onze heures


Le principal des trois auteurs de la prise d'otage de la nuit dernière à Ensisheim, Francis Dorffer, purgeait une peine de 13 années de réclusion. (photo AFP)

Il faut que les preneurs d’otage dans les prisons soient condamnés à « une peine exemplairement dissuasive », a réclamé le syndicat national pénitentiaire FO après la reddition de trois détenus de la prison d’Ensisheim (près de Mulhouse), qui ont retenu durant onze heures un surveillant.

Dans un communiqué reçu lundi, FO rappelle que les gardiens ne sont « pas payés pour être pris en otage » et accuse l’administration pénitentiaire de considérer ce genre de crime comme faisant partie « des risques du métier ».

« Les prises d’otages doivent être déclarées cause nationale pénitentiaire (et) les détenus (…) doivent subir une peine exemplairement dissuasive tant dans l’aspect pénal que dans les suites de la gestion de leur peine », poursuit le syndicat majoritaire chez les gardiens de prison.

FO se réjouit de l’issue heureuse de la prise d’otage à Ensisheim mais déplore « qu’une nouvelle victime en uniforme soit traumatisée à vie ».

Le principal des trois auteurs de la prise d’otage de la nuit dernière à Ensisheim, Francis Dorffer, purgeait une peine de 13 années de réclusion, prononcée en juin 2013, pour deux de ses quatre précédentes prises d’otage en prison.

« Lors de son procès (…) il tentait de se victimiser (…) en prétextant une volonté de l’Administration Pénitentiaire de ne pas répondre favorablement à sa demande de rapprochement familial sur Ensisheim. (…) Résultat, l’Administration a une nouvelle fois cédé à la pression de la population pénale, pensant ainsi acheter une paix sociale avec cet énergumène, et les conséquences ne se sont pas fait attendre », accuse FO.

A l’issue de la reddition des détenus d’Ensisheim, le préfet du Haut-Rhin, Laurent Touvet, avait déclaré que « leurs revendications n’étaient pas claires ». « Il a fallu toute la force de persuasion des négociateurs du GIGN pour qu’ils se rendent compte qu’ils s’étaient mis dans une situation sans issue ». « Comme il s’agit de détenus qui purgent des longues peines, ils peuvent avoir le sentiment que leur vie est sans issue et donc nourrir le désir de changer d’air », avait-il poursuivi.

Considéré par les gardiens comme le champion national de la prise d’otage, Francis Dorffer avait déclaré lors d’un de ses procès en 2010 que ce type d’agression criminelle « était le seul moyen qu’il avait trouvé pour qu’on l’entende ». Il avait été transféré à Ensisheim peu après sa condamnation en 2013 afin d’être rapproché de sa femme et de son fils, conçu lors d’une visite au parloir, qui demeurent à Mulhouse.

Le Quotidien / AFP