Alexis Lafon sera un peu le régional de l’étape à Glasgow avec le Progrès Niederkorn. Si une partie de sa famille provient du nord de l’Angleterre, il possède même quelques ancêtres écossais…
Vous serez un peu chez vous avec ce déplacement de la semaine prochaine à Glasgow…
Alexis Lafon : Disons que ma famille est du nord de l’Angleterre, de Sunderland plus précisément. Ce n’est pas trop loin de l’Écosse, effectivement. Et si je me souviens bien de la généalogie de notre famille, j’ai même quelques ancêtres écossais.
Et vous avez habité là-bas ?
Ma mère est de là-bas et plus jeune, je venais chez mes grands-parents à toutes les fêtes. Je connais donc bien cette région pour y avoir passé pas mal de temps. Si je suis né à Versailles, on a aussi vécu, avec mes parents, quelques années en Irlande quand j’étais tout jeune.
Oui, donc la Grande-Bretagne, vous connaissez bien et vous aimez son football…
Je suis un grand supporter de Sunderland. J’allais souvent au stade, notamment avec mon grand-père. J’ai connu l’ancienne enceinte, le Roker Park, avant le Stadium of Light. Quand tu vois les ambiances, la mentalité là-bas, tu y prends un grand plaisir.
Et le foot écossais ?
Je suis surtout les compétitions anglaises et Sunderland, mais j’ai aussi toujours gardé un œil sur ce qu’il se passait en Écosse. Surtout sur un monument comme les Glasgow Rangers. Quand ils sont descendus en D4 en raison de leurs soucis financiers, on regardait forcément pour voir comment ils allaient se relever…
Ils reviennent bien dans le coup, mais sont encore en reconstruction…
Oui, on a un peu cette « chance », entre guillemets. Voici quelques années, il n’aurait jamais été possible de voir une telle équipe entrer au premier tour d’une Coupe d’Europe (NDLR : le deuxième du championnat écossais, Aberdeen, lui, entre au deuxième tour). Cela nous offre cette possibilité de pouvoir les affronter. Et en tant que pur amateur de foot, cela fait vraiment plaisir de les voir revenir à ce niveau, de voir à nouveau les fameux derbies face au Celtic…
Pour un fan de foot britannique comme vous, pouvoir fouler la pelouse d’Ibrox Park, cela doit être un rêve qui va devenir réalité, non ?
C’est celui de n’importe quel joueur, je pense. Il y en a qui passent toute une carrière en D1 ou en D2 sans avoir la chance de pouvoir évoluer dans un tel stade. Voici un an, j’ai signé à Niederkorn dans l’espoir de jouer la Coupe d’Europe. Y être arrivé est génial. Mais je ne m’attendais pas non plus à un tel tirage.
Vous n’avez jamais dû connaître un truc comme ça ?
Quand je jouais en France, j’ai déjà eu la chance d’évoluer dans les stades de Bordeaux, Nice, Bastia, Guinguamp… Mais ce n’est évidemment pas équivalent à Ibrox. Là, c’est vraiment le kif ultime pour moi. Comme je le disais, j’ai toujours aimé cette culture, cette mentalité britannique. Vivre un match depuis les tribunes, c’est déjà une belle expérience, mais sur la pelouse, cela va encore être autre chose. Même si tu dois faire abstraction de tout quand tu es sur le terrain. J’ai eu une fois la possibilité de rejoindre un club de là-bas, mais cela ne s’est pas fait…
Vous nous racontez ?
C’était le club de Southend United qui évoluait en Championship, la D2 anglaise. J’ai effectué un essai là-bas et ils voulaient me prendre en prêt. Mais en raison d’un souci administratif, cela n’a pas pu se faire. Les dirigeants m’ont alors dit qu’on se reverrait un an plus tard. Et ils m’ont effectivement recontacté pour me demander de revenir confirmer la bonne impression que je leur avais laissée. Mais c’est moi qui ai alors décliné. J’avais entre les mains un contrat pro du club de Cannes, qui était alors en National, et je n’ai pas voulu prendre le risque. C’est peut-être le seul regret de toute ma carrière.
Vous avez repris les séances depuis quelques jours avec le Progrès. Comment le groupe a-t-il vécu ce tirage au sort ?
Très positivement évidemment. Il y avait un seul très gros club sur la cinquantaine que nous pouvions rencontrer et nous avons tiré le gros lot. Forcément, sur le gazon, cela ne sera pas évident, mais on est excités. Sans être euphoriques non plus. Nous n’avons pas envie d’en prendre six ou sept dans les valises. On ne compte pas faire le déplacement juste pour visiter le stade. Il faudra faire en sorte de ne pas passer à côté de quelque chose qui pourrait être encore plus grand encore.
Comme gagner un des deux matches, voire se qualifier. On peut se souvenir que l’an passé le Fola n’était pas passé si loin (1-3, 1-0) face à un Aberdeen qui a terminé devant les Rangers au classement de la Premiership écossaise…
J’en ai parlé avec Manu Françoise qui était sur le terrain face aux Écossais. Il m’a dit qu’ils avaient souffert en déplacement, mais qu’ils avaient été proches de l’exploit au retour. Quand tu entends ça, forcément, tu te dis : pourquoi pas nous ? On partira donc dans l’optique de jouer avec nos forces. Tout en n’oubliant pas que la pression, les attentes, elles sont sur les épaules de nos adversaires. Personne ne s’attend à ce qu’on les élimine. Mais si on crée l’exploit, ce sera étincelant.
Entretien avec Julien Carette