Un avion d’Air France, en provenance de l’île Maurice et à destination de l’aéroport Charles-de-Gaulle à Paris, a fait un atterrissage d’urgence dans la nuit de samedi à dimanche à Mombasa, au Kenya, après la découverte d’un colis suspect à bord.
Les experts en déminage sont immédiatement intervenus, mais près de 16 heures après cet atterrissage forcé, les autorités kényanes s’efforçaient toujours de déterminer si l’engin découvert était une bombe ou non. « L’engin suspect trouvé et extrait de l’avion d’Air France est encore en train d’être analysé », a indiqué le ministère kényan de l’Intérieur sur son compte Twitter en milieu d’après-midi.
La France est en alerte sécurité maximale depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Le vol AF 463, avec 459 personnes à bord et 14 membres d’équipage, avait quitté l’île Maurice à 21h locales et devait arriver à Paris à 5h50 locales. Il a atterri à l’aéroport international Moi de Mombasa, sur la côte est du Kenya, à 0h37 locales.
« Il a demandé un atterrissage d’urgence, après qu’un engin suspecté d’être une bombe a été découvert dans les toilettes. Un atterrissage d’urgence a été préparé, il a atterri sans problème et les passagers ont été évacués », a indiqué Charles Owino, un porte-parole de la police.
Le ministre kényan de l’Intérieur Joseph Nkaissery, qui s’est immédiatement rendu à Mombasa, a indiqué en fin de matinée que la police interrogeait plusieurs passagers du vol. « L’enquête est encore en cours, mais ce que je peux confirmer pour l’instant, c’est que les enquêteurs interrogent plusieurs passagers au sujet de l’engin qui a été trouvé à bord (du vol) d’Air France », a-t-il déclaré.
Des sources policières françaises ont également indiqué que les premières constatations ne permettaient pas de dire qu’il y avait un engin explosif à bord. Une source interne à Air France a décrit l’objet retrouvé comme étant composé de deux horloges digitales transparentes avec deux horaires différents, sans a priori de décompte, d’un fil noir ressemblant à une antenne de radio-réveil, et de quatre cartons rectangulaires reliés par un adhésif et des pinces métalliques.
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« C’est une affaire internationale et nous parlons également aux autorités de l’île Maurice, pour savoir s’il y a eu une fouille des passagers avant qu’ils embarquent », a ajouté M. Nkaissery, qui a ensuite rendu visite aux voyageurs, pour lesquels un hôtel a été mis à disposition. L’avion, un Boeing 777, qui était longtemps resté sur la piste d’atterrissage, a été déplacé en fin de matinée, alors que le trafic avait repris normalement sur l’aéroport.
« Quelque chose ressemblait à une bombe dans les toilettes »
Un passager de l’avion, John Stephen, a raconté que le personnel de bord d’Air France avait aidé à l’évacuation rapide de tout le monde par les toboggans, après l’atterrissage. « Nous sentions que les membres de l’équipage étaient tendus, et que quelque chose n’allait probablement pas. Quand l’avion s’est arrêté, ils nous ont dit de courir vers les toboggans, et de partir loin de l’avion », a-t-il expliqué. « Nous ne savons pas si c’était une bombe ou pas, mais quelque chose ressemblait à une bombe dans les toilettes », a-t-il ajouté.
Air France a indiqué mettre tout en œuvre pour assurer le réacheminement de ses clients et envoyer un appareil à Mombasa pour assurer leur retour vers Paris.
AFP