Le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la « chemise arrachée » du DRH d’Air France, a été renvoyé peu après son ouverture vendredi par le tribunal correctionnel de Bobigny.
Saisie d’une demande de renvoi par les avocats de la défense des quinze prévenus, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion lors d’une manifestation du 5 octobre, la cour a décidé de renvoyer l’affaire au 27 et 28 septembre, contre l’avis du procureur. L’avocate de la CGT Lilia Mhissen avait plaidé la jonction entre cette affaire et des faits présumés d’immixtion dans un conflit social pour lesquels elle avait saisi la justice sous la forme d’une citation directe contre Air France et un vigile.
Elle avait fait valoir qu’Air France, en fermant l’accès au siège où se déroulait le comité central d’entreprise, s’est rendu coupable d’entrave au droit syndical. Le juge a refusé de se prononcer sur la jonction entre les deux affaires, qui seront donc examinées à la rentrée lors d’une nouvelle audience qui sera elle aussi susceptible d’être renvoyée. En revanche il a motivé le renvoi par le fait qu’il était préférable d’examiner le dossier sur deux jours d’audience au lieu d’une seule comme c’était prévu ce vendredi.
«La défense des prévenus a tout fait pour ne pas être jugée aujourd’hui. Elle a commencé par une espèce de sabotage de l’audience pour obtenir un renvoi», a déploré Me Baudouin de Moucheron, l’un des avocats de la compagnie aérienne, partie civile au procès.
Le Quotidien/AFP