L’instituteur, qui a inventé avoir été agressé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par un homme se revendiquant du groupe État islamique (EI), a été hospitalisé d’office à l’issue de sa garde à vue.
Un double examen psychiatrique a conclu « à l’altération de son discernement et à l’incompatibilité de son état de santé avec une mesure de garde à vue », levée à 3h mardi matin. « Une expertise psychiatrique sera diligentée dès que possible », selon le parquet de Bobigny. L’enseignant avait été placé en garde à vue lundi à 19h pour des faits de dénonciation de crime ou délit imaginaire, après avoir admis « avoir simulé cette agression pour des raisons que l’enquête devra établir », a ajouté le parquet.
L’Éducation nationale a par ailleurs suspendu l’instituteur mardi matin, a annoncé le ministère. Cet enseignant de 45 ans, qui s’était lui-même blessé superficiellement au cou et au flanc, a été remplacé et ne retournera pas devant les élèves, a ajouté le ministère. Une procédure disciplinaire va être ouverte, pouvant aller jusqu’à la révocation.
Lundi matin, l’enseignant avait affirmé avoir été agressé au cutter dans sa classe de maternelle à Aubervilliers, en banlieue parisienne, avant l’arrivée des enfants, par un homme qui avait invoqué le groupe État islamique. Dans ses premières déclarations aux enquêteurs, il avait décrit un agresseur en tenue de peintre, ganté et cagoulé, chaussures militaires de type rangers aux pieds, arrivé sans arme avant de se saisir d’un cutter qui se trouvait dans la classe.
Même si les sources policières s’étaient montrées prudentes sur l’hypothèse islamiste, la section antiterroriste du parquet de Paris s’était immédiatement saisie de l’enquête, en raison de la menace toujours très élevée en France depuis les attentats jihadistes du 13 novembre. Finalement, l’instituteur a avoué dans l’après-midi s’être blessé tout seul et avoir tout inventé.