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Affaire Vincent Lambert : la justice ordonne une nouvelle expertise médicale


Francois Lambert, neveu de Vincent Lambert, tout comme l'épouse de ce dernier, souhaite l'arrêt des soins selon les dernières volontés exprimées par le patient avant son accident. (photo AFP)

Un collège de trois médecins experts a été nommé mercredi pour déterminer d’ici un mois si « le tableau clinique » de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims, a évolué depuis 2014, a annoncé jeudi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.

« L’ordonnance portant sur la désignation du collège d’experts a été prise » et « les experts doivent déposer leur rapport d’ici un mois », a déclaré le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.

Ces trois médecins, qualifiés en neurologie ou en médecine physique et de réadaptation, ont été désignés par le président de cette juridiction. Ils devront dire si l’état de santé du patient, tétraplégique depuis un accident de la circulation en 2008, « a évolué depuis la dernière expertise réalisée en 2014 par le Conseil d’État », selon l’ordonnance administrative rendue le 20 avril. Ce rapport avait souligné les lésions cérébrales irréversibles de Vincent Lambert et la dégradation clinique de son état comme autant d’indicateurs d’un « mauvais pronostic clinique », selon le Conseil d’État.

Pour clore un débat de dix ans ?

Pourtant aux yeux de ses parents, d’un frère et d’une sœur, fermement opposés à l’euthanasie passive, Vincent Lambert n’est pas en état végétatif mais « handicapé », raison pour laquelle il doit être pris en charge dans un établissement spécialisé. Depuis cinq ans, cette frange de la famille conteste devant les tribunaux les décisions médicales sur le sort de leur proche, entravant l’application des décisions judiciaires successives favorables à l’arrêt des traitements, jusqu’à celle de la Cour européenne des droits de l’Homme en 2015. Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale, et son neveu François Lambert, y sont aussi favorables conformément, selon eux, aux volontés exprimées par Vincent Lambert, 41 ans et ancien infirmier.

Au terme d’une quatrième procédure collégiale, le Dr Vincent Sanchez du CHU de Reims avait décidé le 9 avril l’arrêt des soins en vertu de « l’obstination déraisonnable » faite au patient, devenu « un corps souffrant », selon ses observations. Mais sa mise en œuvre avait été suspendue suite à un recours en justice des parents Lambert.

La prochaine expertise du collège de médecins devra tenter de clore ce débat, avant une nouvelle audience devant le tribunal administratif, qui décidera de confirmer ou d’annuler la décision du CHU d’arrêter les traitements.

Le Quotidien/AFP