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Affaire Troadec : les détails glaçants d’une nuit d’horreur


Les têtes des victimes n'ont pas été retrouvées, sur la vaste propriété marécageuse de Hubert Caouissin. (photo archives AFP)

Les auditions de Hubert Caouissin et Lydie Troadec, le suspect principal et sa complice présumés dans l’affaire du meurtre de la famille Troadec près de Nantes, ont permis de reconstituer le scénario macabre du drame qui s’est joué dans la nuit du 16 au 17 février. Un récit ponctué de détails glaçants.

Dix-sept pages. Les confidences de Hubert Caouissin, inculpé pour assassinats et atteinte à l’intégrité de cadavres, noircissent dix-sept pages d’un récit insoutenable. Comme le relate Le Télégramme jeudi sur son site internet, il comporte tous les détails sordides quant au déroulement du drame qui a conduit à la mort de Pascal et Brigitte Troadec, âgés de 49 ans, et de leurs deux enfants, Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 21 ans.

Retour sur une nuit d’horreur. Face aux enquêteurs puis devant les juges, le beau-frère du couple avoue tout début mars : c’est bien lui qui a assassiné, démembré et brûlé les restes des quatre victimes. Sa compagne Lydie -la sœur de Pascal Troadec- l’a aidé à nettoyer le pavillon d’Orvault où a eu lieu le massacre et à se débarrasser des corps. Elle est mise en examen pour modification d’une scène de crime et recel de cadavres.

Au pied-de-biche

Le 16 février, sur les coups de 22h, Hubert Caouissin arrive à Orvault depuis le Finistère (environ 260 km) pour espionner les Troadec. Ce n’est pas la première fois. Il cherche les preuves d’un trésor familial de pièces d’or sur lequel Pascal aurait fait main basse au détriment de sa mère et de sa sœur. Il écoute les conversations avec un stéthoscope. Vers 23h30, Brigitte sort rapidement pour appeler son chat qui traîne dehors. Elle laisse la porte ouverte, au cas où l’animal rentrerait.

Mais c’est Hubert Caouissin qui profite de l’occasion et pénètre à l’intérieur, pour se cacher dans la buanderie. Le couple, à l’étage, aurait alors entendu du bruit et serait descendu tombant nez-à-nez avec le beau-frère. Hubert Caouissin raconte que Pascal l’empoigne, hurlant qu’il va « le tuer », le fait reculer dans le garage avant de saisir un pied-de-biche. Une bagarre éclate, Hubert Caouissin parvient à s’emparer du pied-de-biche et frappe le couple. Sébastien et Charlotte, alertés par le tapage, descendent à leur tour. Ils seront les premières victimes. Hubert Caouissin achève ensuite son beau-frère, tandis que Brigitte se réfugie dans la salle de bains pour lui échapper. Le pied-de-biche reste coincé dans la porte, elle n’a plus aucune chance. Les quatre membres de la famille viennent d’être sauvagement tués.

« Cela chauffait trop »

Le meurtrier présumé quitte les lieux aux premières heures de la matinée, couvert de sang. Il reviendra, deux soirs durant, accompagné de Lydie pour tout nettoyer méthodiquement. Le pied-de-biche est jeté dans une rivière, les enquêteurs ne l’ont pas encore retrouvé : il leur faut attendre les prochaines grandes marées, fin avril, pour sonder le site.

Les corps seront ramenés à la ferme de Caouissin, à Pont-de-Buis. C’est là qu’il dit les avoir démembrés, brûlés puis avoir éparpillé les morceaux sur la vaste propriété marécageuse de 27 hectares. Des fragments ont depuis été déterrés, mais les têtes restent introuvables. Ultime détail glaçant : Lydie expliquera qu’une partie des cadavres a été carbonisée dans le chauffage central à bois de la ferme. Les alarmes ont viré au rouge, parce que « cela chauffait trop ».

Le Quotidien

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