Le tribunal d’application des peines de Melun (en Seine-et-Marne) a rejeté vendredi la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et partiellement graciée par François Hollande.
Le parquet qui avait pris des réquisitions favorables à la remise en liberté de cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, « va faire appel », a fait savoir la procureure de Melun, Béatrice Angelelli. « Ce qui ressort de la décision, c’est qu’il lui est reproché de ne pas avoir confirmé qu’elle avait finalement choisi de commettre ces faits », ont commenté les avocates de Jacqueline Sauvage, Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. « Il est précisé qu’elle ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui compte tenu des soutiens dont elle bénéficie risquerait de la maintenir dans une position victimaire. »
Le chef de l’État avait accordé le 31 janvier une grâce présidentielle partielle à la sexagénaire, condamnée en appel en décembre à dix ans de prison par la cour d’assises du Loir-et-Cher pour le meurtre de son mari âgé de 65 ans, qui la battait depuis des années et avait violé ses filles. Jacqueline Sauvage avait été reconnue coupable, en première instance comme en appel, de l’avoir tué de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après 47 ans d’enfer conjugal.
Lors de l’audience, ses trois filles avaient témoigné violemment à charge contre leur père, entrepreneur d’une société de transport. La condamnation en appel de Jacqueline Sauvage avait suscité une vague de mobilisation dans toute la France, appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités.